jancovici-updates/true_content/posts/2021/07/change-me-707.md

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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2021-07-07T07:23:08'
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title: CHANGE_ME 707
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Commerce physique contre e-commerce : qui gagne la bataille du carbone ? Pas si simple, explique cet article de Juliette Sorret de Carbone 4, car le plus souvent un achat en e-commerce vient s'ajouter au commerce en magasin, et non le remplacer. L'apparition du e-commerce a donc été aussi un inducteur d'achats supplémentaires, pas juste un remplaçant de l'achat en magasin. Accessoirement il déplace un peu plus la valeur ajoutée et la maîtrise de nos flux vers des centres de décisions des Gafa.
A supposer que l'achat "à distance" remplace l'achat en magasin, qui gagne ? Aux USA, où le commerce de centre ville n'existe quasiment nulle part, pour l'excellente raison que la notion même de "centre ville dense" n'existe pas (les villes US sont pour l'essentiel des banlieues étalées de bout en bout), et où les magasins sont rassemblés dans des "mall" où tout le monde va en voiture, l'empreinte carbone d'un achat en magasin est quasiment équivalente à celle d'un achat en e-commerce. Il y a moins de déplacements certes, mais plus de camion, et surtout beaucoup plus d'emballages (dont le recyclage ne supprime pas les émissions de fabrication !).
En France, il est donc possible que l'avantage soit au magasin physique, car les émissions dues à l'emballage seront à peu près les mêmes, alors que le déplacement pour aller au magasin laisse une part plus importante, tous magasins confondus, à "autre chose que la voiture".
En outre le développement du e-commerce est un inducteur d'artificialisation des sols, à travers la construction d'entrepôts, et de leurs surfaces de desserte (parkings, routes, etc).
La meilleure manière d'éviter les émissions du commerce, dans tous les cas de figure, est... la sobriété, c'est à dire acheter le moins de choses possibles, puisque cela évite les émissions de fabrication et de distribution.
C'est déjà ce à quoi sont contraints les ménages "modestes", me rétorquera-t-on. En fait, même au sein des ménages "modestes", par exemple les ouvriers, la proposition "On devrait donner la priorité à lenvironnement même si cela peut ralentir la croissance économique de votre pays et faire perdre des emplois" recueille plus d'affirmations que la proposition inverse (privilégier la croissance économique et les emplois même si cela peut avoir des conséquences néfastes pour lenvironnement), comme on peut le voir p. 18 de https://lnkd.in/diivqAe. Le vrai sujet n'est donc peut-être plus le niveau de consommation dans l'absolu, mais la capacité à concevoir un effort collectif équitablement réparti.