jancovici-updates/true_content/posts/2021/09/change-me-625.md

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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2021-09-07T06:21:32'
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title: CHANGE_ME 625
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Ministère de la transition (éoliennes) contre ministère de la transition (biodiversité), qui gagne ?
Le Conseil national de la protection de la nature a rendu au début de l'été une étude, faisant suite à une autosaisine (donc ce n'est pas un geste politique d'avoir demandé quelque chose à cette instance), qui indique que le développement envisagé de l'éolien offshore ne peut pas se faire dans le respect de la protection de l'avifaune marine.
Au début du déploiement de l'éolien, nos sens ne nous ont pas dit que nous allions avoir un petit sujet d'espace disponible. Les caractéristiques objectives d'UNE éolienne n'en font effectivement pas une nuisance majeure, et il n'y avait pas beaucoup d'éoliennes installées, donc on pouvait constater "avec nos sens" que la nuisance globale était faible, alors que son déploiement était associé à un discours d'espoir.
Notre esprit aurait pu nous le dire, par contre. Il suffit de faire une règle de trois pour voir combien de machines on doit installer si on va jusqu'au bout de la logique, et du coup quelle surface se retrouve "pas loin d'une éolienne, avec les inconvénients associés qui ne sont plus du même ordre de grandeur.
C'est au fond ce calcul là que le Conseil national de la protection de la nature vient de faire, et le résultat ne lui semble pas compatible avec le respect de la biodiversité.
Cette profusion d'éoliennes si on veut en tirer quelque chose de significatif tient au caractère diffus de l'air en mouvement : il faut alors beaucoup de collecteurs pour récupérer cette énergie. Et donc si nous essayons d'aller aux niveaux requis pour que cela commence à représenter l'équivalent du pétrole, ca va occuper beaucoup - énormément - d'espace, être présent en beaucoup - énormément - d'endroits, et demander beaucoup de matériaux. C'est hélas juste "physique". Même dans un monde sobre en énergie, miser avant tout sur des sources denses et décarbonées - donc les nucléaires - n'est pas nécessairement le choix le plus idiot qui soit, notamment pour la biodiversité.