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date: '2021-09-06T06:42:17'
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li-id: 6840534590956818432
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_avec-la-t%C3%AAte-dans-le-four-et-les-pieds-dans-activity-6840534590956818432-yg0D
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title: CHANGE_ME 626
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Avec la tête dans le four et les pieds dans le congélateur, "en moyenne" je suis bien. Cette plaisanterie connue sur le fait qu'une moyenne ne dit pas tout pourrait s'appliquer, en version amère, aux Etats Unis actuellement. En effet, pendant que le Sud et l'Est du pays viennent de se faire saucer d'abondance par l'ouragan Ida, avec des inondations exceptionnelles à la clé, l'Ouest est toujours aux prises avec une sécheresse historique, comme en témoigne la carte établie par https://lnkd.in/dQVN83A
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Pour la dérive climatique qui nous attend, la moyenne ne va pas non plus dire tout. Une température qui se réchauffe de 2°C "en moyenne", ce n'est pas pareil si cette hausse est bien répartie sur l'ensemble du globe, et l'ensemble de l'année, ou si elle signifie une température inchangée 90% du temps, et des valeurs qui augmentent de 20 °C 10% du temps.
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Du reste, la terminologie "phénomènes extrêmes" est bien adaptée à ce qu'elle désigne : des extrêmes par rapport aux valeurs moyennes. Ce qui va compter, dans l'évolution future, est donc avant tout l'évolution des extrêmes, qui ont le potentiel de rendre, en peu de temps, la "vie d'après" très différente de la "vie d'avant".
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Il suffit en effet de quelques mois avec des conditions extraordinairement chaudes et sèches pour détruire une végétation qui mettra au mieux des décennies à se reconstituer, et même de quelques heures dans un ouragan pour que des infrastructures disparaissent pour des années ou des décennies.
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Manque de chance pour nous, les outils à la disposition des scientifiques pour apprécier l'avenir sont moins précis pour ce qui concerne les extrêmes que ce qui concerne les moyennes. Pour ces dernières, elles découlent assez directement de la quantité supplémentaire d'énergie embarquée dans le système - elle-même déterminée par le supplément d'effet de serre, qui est assez homogène par nature, et facile à calculer.
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Mais pour les extrêmes, il faut apprécier l'évolution de la variabilité, et là c'est une autre paire de manches. Ce sont des phénomènes localisés, (très) courts au regard de la tendance de fond, et dépendant souvent d'une conjonction de facteurs. C'est pour cela que, pour les extrêmes, les surprises sont bien plus probables que pour les moyennes, parce que la difficulté à prévoir est bien plus grande.
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Et chacun(e) d'entre nous sait que les surprises peuvent être bonnes, mais aussi mauvaises. L'incertitude, ce n'est pas une police d'assurance.
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