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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2021-11-29T07:27:26'
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title: CHANGE_ME 477
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Le tourisme international, version "transport de personnes" de la mondialisation économique (qui elle suppose du transport international de marchandises), est une activité qui repose massivement sur le pétrole (car l'essentiel du tourisme international c'est de l'avion et de la voiture, bien avant le train) et sur la "civilisation des loisirs", c'est à dire... de l'énergie abondante, qui permet de libérer du temps pour faire autre chose que des activités productives. Ce dernier point se manifeste notamment par le fait que, quand la conjoncture va mal - ce qui se produit quand il y a un défaut d'approvisionnement énergétique - le tourisme est une des premières choses qui ralentit fortement (on l'avait bien vu aussi au moment de la crise de 2008/2009).
C'est donc une activité qui est à la fois fragile (n'importe quel grain de sable - pétrole cher ou covid - vient enrayer la machine) et, dans sa forme actuelle, "non durable", puisque supposant du transport longue distance massivement assuré par du pétrole. Le seul "tourisme durable" est régional et ferroviaire, en attendant d'avoir un peu - mais pas beaucoup - de bus et et voitures décarbonés.
Le covid avait donné un coup d'arrêt à cette activité. A quelque chose malheur aurait pu être bon : nous aurions pu en profiter pour réorienter le secteur vers un tourisme plus local et occupant une place moins importante dans le PIB français. Mais non : là comme ailleurs, le plan est d'essayer de revenir "durablement" à la situation antérieure... alors même que cette dernière ne peut pas durer.
Le plan veut en particulier "revaloriser" les métiers de l'hôtellerie et de la restauration, c'est à dire d'annexes aux transports longue distance des personnes, alors même que le déclin pétrolier va progressivement rendre ces transports moins importants.
C'est donc jouer un mauvais tour aux professionnels du secteur que de leur tenir ce discours. Il est vrai que pour leur en tenir un autre, il eut fallu y réfléchir avant, et donc envisager l'inenvisageable : que la croissance d'une activité ne soit physiquement plus possible.