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date: '2021-12-05T10:07:55'
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li-id: 6873201246270984192
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_depuis-2-si%C3%A8cles-la-production-agricole-fran%C3%A7aise-activity-6873201246270984192-G1b-
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title: CHANGE_ME 467
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Depuis 2 siècles la production agricole française a fortement augmenté. D'abord doucement, puis un peu plus rapidement à la fin du 19è et au début du 20è siècle, puis de manière très rapide après la seconde guerre mondiale, avec l'arrivée de la mécanisation et des engrais (azote, potasse, phosphates) et phytosanitaires. Mais ces auxiliaires demandent eux-mêmes de l'énergie pour pouvoir être fabriqués ou mis à disposition.
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Dans un très intéressant article publié il y a quelques années, 2 chercheurs du Laboratoire Interdisciplinaire des Énergies de Demain (Paris Diderot) observent comment a évolué le bilan énergétique de l'agriculture, quand on déduit de la production l'énergie des intrants (engrais et mécanisation) : https://lnkd.in/dBSDZcnH
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Le graphique ci-dessous en résume l'essentiel. On voit que les cultures, exprimées en contenu énergétique (petajoules) passent de 1000 à presque 2000 en l'espace d'un siècle (avec des rendements qui n'augmentent plus sur les dernières décennies).
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Il y a un siècle, une grosse partie de cette production sert aux exploitations agricoles elles-mêmes : elle nourrit les animaux de trait et le personnel de la ferme (zone orange). La ferme dégage un surplus (trait rouge) qui représente un quart de la production brute.
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Arrivent les engrais et la mécanisation (l'énergie amenée est celle représentée par la zone bleue foncée sous le zéro). A ce moment on voit le surplus fortement augmenter, ce qui permet de nourrir des tas de gens qui ne sont pas sur l'exploitation, et notamment dans des villes.
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Les auteurs ont regardé la "biomasse équivalente" qui serait nécessaire pour fournir cette énergie : c'est le trait bleu clair. Dit autrement, le surplus de production est égale au surplus d'énergie amené de l'extérieur.
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La conclusion des auteurs est évidemment très perturbante : dans un monde sans combustibles fossiles, soit l'apport externe à l'agriculture s'arrête et les rendements retombent à ceux d'un siècle, ce qui empêche l'agriculture de fournir la moindre énergie à la société (biocarburants, biogaz), soit une partie de la biomasse est utilisée pour faire les intrants de l'agriculture, et à ce moment la production reste élevée mais le surplus agricole s'effondre.
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Ce point de la fourniture d'énergie par l'agriculture dans un monde sans fossiles est un des postulats extrêmement osés de la stratégie nationale bas carbone, laquelle suppose un maintien des rendements nets dans un monde sans fossiles. Ce que disent les auteurs est que cela semble un pari intenable, sans même parler de l'effet fortement négatif qu'aura le changement climatique sur le vivant.
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