jancovici-updates/true_content/posts/2022/02/change-me-378.md

18 lines
2.2 KiB
Markdown
Raw Permalink Normal View History

2023-02-19 10:56:01 +00:00
---
date: '2022-02-19T10:17:58'
li-id: 6900745253964308480
li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_cest-notre-plan%C3%A8te-du-19-f%C3%A9vrier-2022-activity-6900745253964308480-aJDj
title: CHANGE_ME 378
---
Aurons nous assez de cuivre, de nickel, de lithium, de cobalt, d'indium, d'étain ou même d'or (il y en a dans tous les appareils électroniques) pour assurer la "transition" ? C'était l'objet de ma petite chronique diffusée ce matin (comme tous les Samedi) sur RTL.
Pourquoi cette question ? Parce que de se débarrasser des combustibles fossiles demande d'utiliser plus de métal, dans un monde qui demande de faire plus de place à l'électricité. Cette dernière doit être produite et il faut du métal dans les alternateurs et câblages des dispositifs de production.
Plus l'énergie disponible dans l'environnement est diffuse (vent et soleil) plutôt que concentrée (combustibles fossiles et accessoirement uranium), et plus il faut de métal par unité d'énergie mise à disposition des machines que nous utilisons... et qui seront aussi électriques, et donc demanderont aussi du cuivre et d'autres métaux.
Il faut par exemple près de 100 kg de cuivre par voiture électrique contre plutôt 25 par voiture à essence (j'ai dit 5 fois plus dans la chronique ; mea culpa !) ; 10 fois plus de cuivre par kWh produit au solaire que produit par une centrale électrique "conventionnelle" ; 5 à 6 kg de lithium et environ 7 kg de cobalt par voiture (50 kWh de batterie) ; etc.
Rares sont les analyses prospectives qui se penchent sur la disponibilité effective des métaux pour assurer les décarbonations basées sur le passage à l'électricité à usages identiques (avec donc peu ou pas de sobriété). Pour le moment, les scénarios de place (dont la SNBC) assument cette disponibilité, et les économistes considèrent que toute l'information sur la disponibilité physique future est contenue dans le prix du moment.
Avant de se jeter à corps perdu dans une trajectoire donnée, sachant que nous n'aurons pas de 2è essai, il est urgent de passer un peu de temps à savoir quels paris nous pouvons prendre et quels paris il vaut mieux éviter de prendre quand on revient à la physique. Gouverner, c'est prévoir !