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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2022-06-19T09:56:21'
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title: CHANGE_ME 239
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C'est en pleine canicule que l'on apprend que nous allons peut-être... avoir froid cet hiver. La Russie fournissait 40% du gaz européen avant le début des hostilités en Ukraine, soit environ 160 milliards de m3 par an sur une consommation d'environ 400. Depuis le début de ce conflit, les européens cherchent à diversifier leur approvisionnement, notamment auprès des USA.
En fait, on ne parle pas des mêmes ordres de grandeur : Les USA ont fournit environ 25 milliards de m3 de gaz (liquéfié) à l'Europe en 2021, soit un petit sixième de ce que nous exportent les russes.
Mais récemment l'adversité vient de se manifester des deux cotés à la fois. Tout d'abord un des trains de liquéfaction américains qui approvisionnent l'Europe vient de connaître un incendie qui va le rendre totalement ou partiellement indisponible jusqu'à la fin de l'année (https://lnkd.in/eNBUzt5q ).
A l'est, le principal gazoduc alimentant l'Europe, Nordstream 1, voit son débit baisser, "officiellement" parce qu'une partie des turbines de compression ne peut pas revenir de maintenance à l'étranger (elle était chez Siemens). Après les importations en provenance de Yamal et celles transitant par l'Ukraine, c'est donc au tour de ce qui arrive par la Baltique de commencer à faiblir (voir graphique en commentaire).
Dans le grand plan de verdissement de l'électricité européenne sans nucléaire initié par les allemands il y a 20 ans, "on" comptait beaucoup sur le gaz comme "énergie de transition" (laquelle "transition" est en fait un état permanent tant que l'on ne sait pas stocker l'électricité à très large échelle, et qu'il faut garder des capacités installées fossiles pour assurer le pilotage du réseau : https://lnkd.in/eVP7ZeH6 ).
Sauf que pour cela il faut du gaz...
La bonne nouvelle est qu'avec moins de gaz on va moins contribuer aux émissions dans le chauffage, puisque 60% du gaz sert au confort thermique des bâtiments. Mais la mauvaise est que le charbon - donc le CO2 électrique - repart à la hausse puisque les réseaux électriques ne peuvent pas se passer de sources pilotables.
L'actualité est malheureusement une répétition à petite échelle du cadre dans lequel il faut penser nos plans pour l'avenir : plus de conséquences désagréables du changement climatique avec moins d'énergie pour organiser nos activités. C'est dans ce cadre qu'il faut penser "adaptation". Et la conclusion est que nous ne nous "adapterons" pas à tout (https://lnkd.in/e_MHKBeM ). Loin s'en faut....
Sur ce bon vote !