jancovici-updates/true_content/posts/2022/07/change-me-201.md

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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2022-07-25T21:24:29'
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title: CHANGE_ME 201
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La désindustralisation du mode de vie des français(es) n'est qu'un effet de langage. Dans les faits, notre mode de vie est devenu de plus en plus matériel alors même que la part des services dans l'emploi a augmenté : par habitant, nous consommons bien plus de mètres carrés, voitures, meubles, matériel de cuisine, vêtements, jeux, matériel de bricolage, cosmétiques ou plats cuisinés qu'il y a quelques décennies.
Nous avons tout simplement fait de plus en plus appel à des usines situées en dehors du pays. Du coup, les émissions (et les consommations de matières premières) découlant de notre mode de vie prennent de plus en plus place à l'extérieur.
Ajouter les émissions que nous occasionnons directement chez nous (par exemple en utilisant une chaudière à gaz) et celles qui ont eu lieu à l'étranger pour nous permettre d'acheter ou d'utiliser un objet importé porte un nom : cela s'appelle l'empreinte carbone.
En Europe, nous indique l'INSEE, les importations sont à l'origine d'un tiers de notre empreinte carbone. C'est bien plus que cela en France (plus de la moitié), mais cela est notamment du à nos émissions domestiques plus faibles grâce à une production électrique très faiblement émettrice de gaz à effet de serre.
Pour la même raison, la France possède une empreinte carbone par habitant plus basse que la moyenne européenne. Les allemands sont par contre bien au-dessus : l'empreinte carbone personnelle y est de 50% supérieure à ce qu'elle est pour la France.
Et, par définition, cela ne peut pas être lié à leurs exportations, puisque les émissions de production de ces dernières ne figurent pas dans l'empreinte carbone, qui ne regarde que ce qui sert à la consommation finale intérieure. Au demeurant nos voisins du Nord importent plus d'émissions qu'ils n'en exportent, comme nous.
Lorsque la cible de 2 tonnes d'émissions par personne et par an est évoquée, comme il s'agit d'une moyenne mondiale, cela signifie que c'est bien pour l'empreinte carbone que cela doit être notre objectif, et non pour les émissions domestiques uniquement. Il faut donc diviser les émissions liées à notre mode de vie par 5 d'ici à 2050. Cela fait 5,6% de baisse par an. Or, en 20 ans (de 1995 à 2015), cet indicateur n'avait pas bougé : https://lnkd.in/e2JVxPkx
Depuis l'entrée en vigueur de la convention climat (en 1995) nous avons essentiellement dit qu'il fallait faire quelque chose. Mais à peu près rien fait dans la bonne direction.