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date: '2022-08-24T07:22:02'
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li-id: 6968105124430807040
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_cl%C3%A9ment-beaune-souhaite-r%C3%A9guler-les-vols-activity-6968105124430807040-JAte
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title: CHANGE_ME 173
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Le ministre des transports envisage de mettre quelques contraintes à l'utilisation des jets privés. Faut-il effectivement "faire des misères" à ce segment de l'aviation, qui, selon le Figaro (citant Eurocontrol), représente désormais "12% du transport aérien" ?
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NB : Le Figaro ne précise pas "12% de quoi". Il peut s'agir en effet de 12% des mouvements d'avion, de 12% des kilomètres en avion, ou, en théorie (mais là c'est sur que ce n'est pas le cas !), de 12% des passagers.km. Et les vols considérés peuvent être ceux qui sont intra-européens ou ceux qui atterrissent ou décollent d'un aéroport européen (donc incluant par exemple les transatlantiques)...
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Même en admettant qu'il s'agisse de 12% des mouvements d'avion, les émissions correspondantes vont représenter quelques % de celles du trafic aérien. Pas un sujet prioritaire pour le climat, pourrait-on penser, surtout que les mesures envisagées par notre ministre des transports ne vont pas changer grand-chose : les vols qui peuvent être remplacés par du train en moins de 2h30 sont probablement anecdotiques dans l'ensemble du kilométrage effectué en avion, et taxer le CO2 à hauteur de 60 euros la tonne changera marginalement le cout de détention d'un tel engin (qui à l'achat vaut des millions ou des dizaines de millions de dollars et à l'usage des milliers de dollars par vol voire plus).
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Mais il y a un argument fort dans ce cas de figure : l'exemplarité. Renoncer à un jet privé pour un déplacement qui relève l'essentiel du temps des loisirs peut légitimement être considéré comme un effort moins important que de renoncer à sa voiture pour la mobilité contrainte. Dit autrement si la puissance publique demande aux "modestes" de moins utiliser leur voiture, il n'est pas illégitime qu'elle demande en même temps aux "riches" de ne plus utiliser de jets privés.
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C'est ce que l'on appelle une mesure à effet de levier : elle porte sur des usages qui sont très émissifs à l'unité, peu au total (parce qu'il y a quand même peu de gens qui se déplacent en jet !), mais qui conditionnent l'acceptabilité de mesures qui vont elles porter sur des émissions beaucoup plus importantes en volume, mais beaucoup moins par usage.
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L'article du Figaro n'en parle pas, mais il se trouve que la France, avec Dassault et Airbus, héberge une fraction importante de la construction de jets privés (https://lnkd.in/ebiH5dNe ). Entre les utilisateurs, qui sont par construction des personnes haut placées dans le monde économique, et les constructeurs, qui contribuent à l'export dans un pays à la balance commerciale peu en forme, il y a fort à parier que ce n'est pas demain matin que cette forme de déplacement va se voir purement et simplement interdite.
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Mais le débat est lancé, et c'est une bonne chose. Pour assurer la pérennité d'un mouvement d'ensemble, l'exemplarité est une composante indispensable, et il est légitime que la puissance publique légifère en ce sens.
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