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date: '2022-11-23T21:47:39'
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li-id: 7001300260295696384
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_augustin-de-romanet-la-course-au-volume-activity-7001300260295696384-SAV6
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title: CHANGE_ME 81
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Si dans une interview vous lisez les propos suivants :
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- qu'il faut faire passer la décarbonation avant la croissance en volume dans l'aérien
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- qu'il est déraisonnable de multiplier les vols long-courriers pour un week-end ou quelques jours de vacances
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- que si les gens ne sont pas raisonnables il finira par y avoir des quotas de vols par an et par personne
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à qui aurez vous envie de les attribuer ?
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Une première réponse "intuitive" ne sera probablement pas l'auteur effectif de ces propos, à savoir... le patron d'Aéroports de Paris. Et pourtant c'est très exactement ce qui est contenu dans cette interview parue dans Les Echos.
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Certes l'auteur des propos ajoute qu'il n'est pas favorable à de tels quotas, et qu'il ne souhaite pas que l'on prive les français de la possibilité de découvrir le monde grâce à l'avion. Mais il n'empêche : cet appel à la modération est une première dans le secteur aérien en France, où la règle jusqu'à maintenant était plutôt que la technique allait se charger de régler la question carbonique pendant que le trafic poursuivrait sa croissance, et qu'il était hors de question d'entraver cette dernière volontairement.
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La situation actuelle n'est pourtant pas durable. L'aviation consommait environ 8% du pétrole mondial avant covid. Si on transformait en agrocarburants la totalité des 4 premières cultures mondiales (blé - maïs - riz - soja) cela ferait "juste" 25% du pétrole mondial : il est dès lors difficile d'imaginer que l'on va massivement se priver de cultures végétales (au surplus dans un monde où les rendements vont être attaqués par le réchauffement climatique) pour avoir simplement le plaisir de passer d'un continent à l'autre pour aller à l'hôtel.
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Certes si on dévie massivement des cultures pour alimenter des avions plutôt que des estomacs ce ne seront pas les mêmes qui profiteront des voyages et qui auront faim, mais quand même.
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Si l'on parle d'hydrogène, pour servir en carburant les avions décollant de France il faudrait y consacrer un petit quart de la production électrique française : là aussi je pense que toute personne un peu sensée ne prendra pas le pari sur ses propres économies que l'on va y arriver bientôt.
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Donc oui, dans un monde sans carbone et donc sans pétrole il y aura beaucoup moins d'avions qu'aujourd'hui. Se préparer à la décrue dans ce domaine n'est surement pas l'option la plus confortable intellectuellement à court terme, mais à un horizon plus lointain c'est néanmoins la meilleure.
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