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date: '2021-09-20T05:55:44'
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li-id: 6845596304488308736
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_le-syst%C3%A8me-%C3%A9lectrique-britannique-sous-tension-activity-6845596304488308736-UDb2
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title: CHANGE_ME 598
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Un réseau électrique, ca doit être résilient, c'est à dire comporter des éléments à même de permettre de faire face à une large variété d'imprévus. Et une partie de ces imprévus n'en sont pas vraiment, au sens où il y a des ennuis qui se voient venir de loin, alors que d'autres non.
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Les anglais sont en train d'en faire l'expérience à leurs dépends. Cela fait des années qu'ils sont structurellement importateurs d'électricité (notamment de France), entre autres parce que la "concurrence libre et non faussée" ne permet pas de donner de la visibilité aux investissements de long terme, et qu'ils ont donc sous-investi dans les moyens de production.
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Une des liaisons avec le continent (pas de chance, c'est avec nous) vient d'être mise hors service par un incendie, et ce à un moment où le vent est pour partie aux abonnés absents. Sylvestre Huet en tire quelques conclusions qui s'appliquent aussi à nous dans ce papier intéressant. La principale est que les conjonctions défavorables (pas de vent à un moment où compter sur ses voisins ne fonctionne pas, par exemple) ne sont pas impossibles, et vont même probablement se multiplier dans un contexte où nous lâchons un peu trop facilement la proie pour l'ombre.
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Nos amis anglais vont donc expérimenter grandeur nature une situation qui se "voyait venir" en construisant un système dépendant des voisins, dépendant du gaz, et avec le postulat que "il y a toujours du vent quelque part". S'ensuivent des prix qui s'envolent, des fournisseurs "alternatifs" qui font faillite (mais sans conséquence puisque physiquement ils ne servent à rien, et c'en est une très belle démonstration !), des situations proches du délestage, et du charbon remis en route - les centrales sont encore opérationnelles - en urgence. Comme l'équipement qui a brûlé est un équipement lourd, pas facile à remplacer, la situation acrobatique va durer un peu.
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Après tout, si l'électeur a conscience que supprimer du nucléaire chez nous c'est prendre un risque élevé d'aller vers la même chose (ou plus grave quand la dépendance sera encore plus forte et le taux de pénétration des modes intermittents plus élevés), et accepte le risque, ce n'est pas grave : c'est le jeu de la démocratie. Mais il faut être sur que c'est bien cela son choix, effectué en conscience !
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