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date: '2021-09-09T07:27:51'
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li-id: 6841633222024040448
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_a-quoi-sert-encore-le-giec-activity-6841633222024040448-hMih
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title: CHANGE_ME 622
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Faut-il dissoudre le GIEC ? Voici une intéressante question posée par Stephane Foucart dans cet article du Monde. La raison avancée par l'auteur n'est évidemment pas la qualité du constat scientifique résumé (si l'on peut dire : 4000 pages !) par cet organisme. Non, son interrogation est la suivante : dès lors que le GIEC produit un rapport toutes les N années (N compris entre 4 et 7), alors il y a une raison permanente de ne rien faire, qui est d'attendre le rapport d'après, en (se) disant qu'il précisera un peu mieux les choses, donc permettra de cibler un peu mieux l'action.
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Un article publié il y a des années dans la presse américaine avait tourné autour de la même question, en titrant, à propos du constat scientifique "how much is too much?". On peut faire le parallèle avec les examens médicaux et les traitements : tant que l'on est dans le processus de regarder notre carcasse un peu en détail, il est tentant de ne pas donner de traitement dans l'attente de savoir quelle est exactement la nature de la maladie.
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Evidemment, la question "symétrique" est de savoir si cela déclencherait plus l'action que le GIEC dise (ou ait dit) "voilà, nous vous avons dit tout ce que nous avions à vous dire, ce que vous pouvez constater avec le fait que le 6è rapport d'évaluation ne dit pas des choses très différentes du 1er, sauf qu'une partie de ce qui devait arriver en cas de poursuite des émissions arrive effectivement, et maintenant on pose le stylo, car l'humanité en sait bien assez pour se demander ce qu'elle fait face au problème".
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Foucart se demande en conclusion si le monde politique n'a pas, en fait, utilisé la science comme prétexte à l'inaction (au corps défendant des scientifiques évidemment) : il suffisait de présenter comme une action de laisser les scientifiques travailler.
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Stéphane a raison de poser la question, parce que cette tentation d'attendre d'en savoir toujours plus et de ne rien faire de sérieux en attendant est réelle. Mais une des solutions se trouve dans sa propre profession : elle aurait été que, dès les premières alertes, la presse sache expliquer correctement le problème, ses composantes techniques, ses implications, et les arbitrages qu'il demande de trancher, notamment entre économie et environnement. Cela aurait demandé une capacité à traiter des problèmes transversaux avec une forte composante technique que, en pratique, elle n'a malheureusement que très peu.
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