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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2021-11-15T07:49:09'
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François Gemenne propose, dans cette interview aux Echos, un point de vue sur les COP qui peut paraître désespérant, mais qui est en fait une invitation à l'action.
A quoi servent les COP selon lui ? A beaucoup de de choses, mais pas... à avoir un impact sur le climat, alors que la croyance populaire - trop souvent entretenue par les media - est justement que c'est "là que ca se passe" (je l'ai cru aussi avant d'aller y faire un tour, à Poznan en 2008 pour la première fois). De ce fait, il serait illusoire de considérer qu'il y aura un jour une "COP finale", après laquelle on pourrait poser le crayon et considérer que le problème climatique est résolu.
François Gemenne a malheureusement raison.
Tout d'abord, la Convention climat, placée sous l'égide des Nations Unies, ne crée pas un "chef du monde" apte à imposer ses décisions aux pays. Ces derniers sont souverains, et ne peuvent changer que par la force ou leur propre volonté. Le seul "chef du monde" des Nations Unies est le Conseil de Sécurité, qui n'a pas de compétences sur la question climatique (mais ca serait peut-être une bonne idée qu'il en ait...).
Il se trouve que les plus gros émetteurs sont aussi les plus puissants - avec la plus grosse économie ou la plus grosse armée (à cause du rôle de l'énergie), et donc ceux-là même qu'il est difficile ou impossible de faire plier par la force, celle des armes ou celle de l'économie.
Ne reste donc que leur propre volonté, qui est ce qu'elle est et est dictée par leur intérêt propre : une COP entérine donc ce que les émetteurs significatifs ont déjà décidé de faire par intérêt propre, mais rien de plus. Comme les énergies fossiles sont une drogue dure, ce cercle des carboniques anonymes va durer "un certain temps", comme disait Fernand Reynaud.
Ensuite, certains compartiments du système climatique vont continuer à dériver pendant des milliers d'années après arrêt des émissions (lequel arrêt n'est pas pour demain à 15h26). C'est notamment le cas pour l'océan et la cryosphère, et probablement aussi pour l'évolution de certains écosystème qui répondent avec retard aux conditions ambiantes. A mesure que le temps passera, la question de "l'adaptation" (terme impropre car plus le temps passera et plus l'adaptation s'appellera en fait subir) montera en puissance, et pourra nécessiter aussi un forum de discussion.
Il ne faut donc rien attendre d'autre des COP que des déclarations d'intention. Sauf pandémie bien plus méchante que le COVID ou chute d'un astéroïde (qui "détruirait" notre économie), le maintien de l'élévation de la moyenne planétaire sous 1,5 °C était déjà perdu avant la COP 26. On peut - et doit - évidemment le regretter, mais ce n'était pas à la COP de changer cela. C'est à nous, les citoyens-consommateurs, aux aux instances "proches" que constituent les représentations économiques, les collectivités locales et les états.