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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2021-11-05T08:13:42'
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title: CHANGE_ME 518
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Quand il est question de s'activer contre le changement climatique, d'aucuns pensent "hydrogène", "solaire", "train", "végétarisme", "isolation" ou encore "nucléaire" (horreur !).
Mais le début de l'histoire, là comme ailleurs, c'est de bien comprendre le problème à traiter, faute de quoi la "solution" a de grandes chances de tomber à plat, voire d'en rajouter au problème.
Il faut donc saluer la réussite d'une initiative de plus partie de notre Hexagone (après le bilan carbone et la première loi obligeant les entreprises à publier un inventaire de leurs émissions de gaz à effet de serre), La Fresque du Climat, due à... un ancien directeur du Shift Project :).
Dans le monde de l'initiative privée, il n'y a pas de mystère : pour que quelque chose fonctionne, il faut que le produit ou le service soit bon. Le succès de la Fresque est partie de là : le produit coche beaucoup de cases.
C'est un jeu simple (il suffit des cartes imprimées, de grandes feuilles de papier, d'un peu de ruban adhésif et de feutres), collaboratif (donc on ne reste pas "seul face au problème"), qui demande aux participants de chercher (et on retient bien mieux ce que l'on a trouvé en cherchant que ce que l'on a entendu dans une conférence), "viral" (après avoir en avoir fait un ou deux on peut se former pour animer des séances pour d'autres, et donc une communauté se forme), et qui dure suffisamment de temps pour que l'on "rentre dedans", mais où tout tient en une séance.
Le succès est donc bien mérité. Et l'idée d'aller à la COP est excellente. Car figurez vous que l'essentiel des personnes sur place n'ont pas en tête le problème physique à traiter dans ses détails. Cela peut paraître étonnant, mais c'est la réalité que j'ai constatée quand je suis moi-même allé à des COP pour voir par moi-même ce qui s'y passait (la dernière fois à Paris).
Schématiquement le lieu est "habité" par trois gros bataillons :
- les fonctionnaires, élus, ou représentants des pays qui viennent discuter le bout de gras. Il y a également des observateurs (des députés français par exemple, ou des personnalités invitées par l'Etat),
- la presse,
- les représentants d'ONG.
Dans ces populations, il y a une large part qui, en fait, ne dispose pas d'une vue d'ensemble du problème à traiter, alors même que c'est à l'évidence utile pour leur activité. Si ces personnes repartent de Glasgow avec une idée plus précise du défi, ils ne seront pas venus pour rien !