jancovici-updates/true_content/posts/2021/12/change-me-444.md

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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2021-12-23T17:55:28'
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title: CHANGE_ME 444
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Selon Swiss Re, 2021 sera la 4è année la plus couteuse en termes de catastrophes naturelles, avec une facture de 105 milliards de dollars pour les assureurs.
105 milliards de dollars, c'est assurément plus d'argent que tout lecteur de ce post n'en aura jamais (ce qui signifie que je renonce délibérément à être lu par Bezos, Musk, Arnault et Gates ; j'espère que ce renoncement sera apprécié à sa juste valeur).
Mais face à un PIB mondial qui se monte à environ 80.000 milliards par an, c'est juste ri-di-cule. Pour une personne qui gagnerait 80.000 euros par an, cela signifierait une perte d'environ 100 euros à cause du climat (car en 2021 il y a une toute petite partie qui vient de causes non climatiques). Ca ou rien, c'est pareil !
Regarder le problème sous l'angle des pertes économiques actuelles est donc se condamner à ne rien faire. Cette approche nous masque trois points essentiels :
- tout d'abord la perte d'activité consécutive à la destruction d'une infrastructure n'est pas toujours dans les dommages assurés, et peut se monter à bien plus que le cout de reconstruction de l'infrastructure,
- ensuite la facilité à reconstruire les infrastructures détruites vient de l'abondance énergétique. Plus cette dernière sera affaiblie avec la baisse - délibérée ou subie - des combustibles fossiles, plus il sera difficile de rétablir l'infrastructure détruite, ou plus les conséquences de sa destruction seront durables.
- enfin et surtout les ressources naturelles dont dépendent nos activités sont gratuites par convention. Si le changement climatique les détruit, cela est invisible dans les dommages assurés... mais pas du tout dans le niveau de "prospérité" de l'humanité.
Il serait donc très dangereux d'en rester aux dommages assurés pour se rassurer à bon compte. Ces chiffres ne sont pas pertinents pour jauger de l'ampleur du problème.