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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2021-12-20T17:18:38'
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title: CHANGE_ME 447
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A intervalles réguliers, l'exécutif français rappelle que la France est pleinement engagée dans la lutte contre le changement climatique. Ca, ce sont les discours. Puis on passe aux actes... et beaucoup change.
D'où viennent les émissions domestiques de gaz à effet de serre en France ? Tout d'abord des transports. On devrait donc se dire que si le but est de faire baisser les émissions des transports, une des choses que nous allons faire est d'éviter de donner envie aux français de rouler encore plus en voiture à pétrole.
Ben non. Selon Paris Normandie, Jean Castex vient de déclarer que "Cest le rôle de lÉtat de soutenir des infrastructures de transport qui ont un impact concret pour la vie quotidienne des Françaises et des Français. Je le fais pour les routes, partout en France (...)".
Il faut baisser les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports, mais on va le faire en rajoutant des routes. Il faut baisser l'artificialisation, mais on va le faire en rajoutant des routes. L'Etat va proposer aux rouennais (et aux autres) de circuler plus facilement en voiture, pour ensuite leur expliquer que ca serait bien qu'ils utilisent moins de moyens individuels, gourmands en ressources et en énergie (quelle qu'elle soit).
Mais en fait Matignon a tout prévu : "La bascule des véhicules thermiques vers lélectrique change la donne. À terme on sera sur des voitures décarbonées donc limpact dun projet routier est moindre que par le passé".
"moindre" ce n'est malheureusement pas "aligné avec les 5% de baisse des émissions qu'il faut enclencher demain matin pour ne pas franchir la limite des 2°C de réchauffement planétaire".
A quand une impossibilité de construire toute nouvelle infrastructure sans avoir fait la preuve que cette dernière est bien compatible avec ce rythme de baisse des émissions ? Désormais ne devrait-on pas conditionner la déclaration d'utilité publique à la production d'une étude sérieuse (non critiquée par l'Autorité Environnementale) montrant que le projet est "compatible accord de Paris" ? Car des contournement routiers justifiés par le gain de confort du aux automobilistes, il n'y en a pas qu'à Rouen...
L'autre alternative pour retrouver de la cohérence est de faire comme Trump : acter une bonne fois pour toute que l'accord de Paris, l'Elysée et Matignon s'en fichent. En fait, c'est la réalité en matière de décisions concrètes de l'Etat pour les infrastructures de transport. La justification de construire de nouveaux ouvrages se base sur la valorisation économique du gain théorique sur le temps de déplacement procuré par l'ouvrage. En face on tient compte aussi de la valorisation (négative) des externalités environnementales, mais les valeurs sont calées pour que cet aspect là soit négligeable. C'est un choix politique puisque ces valorisations sont conventionnelles.
Le discours est donc celui de la décarbonation. La méthode pousse à l'exact inverse.