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date: '2022-06-06T10:13:53'
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li-id: 6939519727396397056
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_que-doit-faire-une-ministre-cest-simple-activity-6939519727396397056-Bwy9
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title: CHANGE_ME 254
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Que doit faire un(e) ministre ? C'est simple : son titre l'indique, non ? Le ministre de l'économie s'occupe d'économie et la ministre de la santé de santé. En fait, en plus de son titre chaque ministre reçoit aussi - et surtout - un décret présidentiel qui précise ses objectifs et moyens - et donc en creux ceux qu'il ou elle n'a pas.
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Un cabinet d'avocats a eu la bonne idée de rassembler tous ces décrets dits d'attribution au même endroit : https://bit.ly/3H06hG3 Question : les ministres ont-ils des feuilles de route en accord avec l'objectif global de planification écologique ? Comme d'habitude, le Diable est dans les détails.
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Bruno Le Maire (économie) doit d'abord favoriser la croissance (mentionnée à plusieurs reprises), ce qui suppose qu'elle ne dépend que de lui (ca se discute), et que cet objectif n'est pas antagoniste avec la décarbonation (ca se discute aussi : https://bit.ly/3tiok4z ).
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Il ne lui est pas demandé d'avoir un plan pour une économie sans croissance (cette éventualité est tout sauf impossible comme l'actualité récente l'a montré). Il ne lui est pas plus demandé de concevoir une économie en accord avec les limites planétaires, les mots "climat" ou "ressources" n'apparaissant pas dans sa feuille de route. Il ne doit pas "verdir" la fiscalité.
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Agnès Pannier-Runacher (énergie), doit s'occuper de plein de sujets techniques (ENR, nucléaire, hydrogène, bornes de recharge, rénovation des bâtiments), et de sécurité d'approvisionnement (bonjour Poutine !), mais pas de sobriété.
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Amélie de Montchalin (environnement et territoires), n'a pas pour objectif premier d'augmenter la résilience ou la sobriété au niveau local. Elle s'occupe certes d'adaptation, mais c'est pour "mettre en oeuvre la politique du gouvernement" (qui de par le passé était indigente).
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Elle doit par contre "anticiper et accompagner les mutations économiques et sociales propres à chaque territoire dans l'espace européen". Bref les conventions humaines (l'espace européen) passent avant la physique (les limites planétaires).
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Marc Fesneau (agriculture), possède pour le coup une feuille de route qui parle de climat, d'adaptation, ou de stockage de carbone dans les sols. Mais les mots "phytosanitaires" ou "pesticides" n'y figurent pas, pas plus que "résilience" (ce qui est différent de "adaptation" et inclut notamment la baisse subie des combustibles fossiles).
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Olivier Dussopt (emploi), s'occupe des retraites (avec une économie en croissance bien sûr !) mais pas des mutations à venir dans le cadre de la décarbonation, volontaire ou subie, alors que les effets sur l'emploi seront massifs.
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Pap Ndiaye (Education Nationale), doit oeuvrer "en faveur du développement et de la diffusion des usages du numérique (...)", mais n'a pas pour mandat d'aligner les contenus enseignés avec le monde fini. Les écrans à l'école c'est plus important que le climat !
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Bref ces décrets sont largement "à côté de la plaque" si l'objectif est la planification écologique. A refaire !
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