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date: '2022-07-15T06:36:23'
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li-id: 6953598120513425408
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_face-%C3%A0-apolline-jean-marc-jancovici-15-activity-6953598120513425408-nd64
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title: CHANGE_ME 210
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Utiliser moins d'énergie parce que nous le souhaitons (par exemple pour le climat), ou parce que nous n'allons pas avoir le choix (par exemple à cause de Poutine) ? Telle était une des questions qui m'était posée ce matin sur RMC/BFM, après l'allusion à la sobriété contenue dans l'interview d'Emmanuel Macron qui a eu lieu hier.
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Cela m'a donné l'occasion de rappeler le travail effectué par le Shift Project sur le pétrole (https://lnkd.in/dMFCWQFw ), concluant que nous allons de toute façon devoir nous en passer progressivement à l'avenir, et de dire que, pour les mêmes raisons d'épuisement des gisements, pour le gaz la tendance serait la même. Un travail analogue à celui effectué sur le pétrole est du reste en cours au Shift Project (il a notamment été cofinancé par RTE) et sera publié à la rentrée.
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Le "progressivement" pour le gaz, qui avait commencé en 2005 en Europe à cause du pic de production de la Mer du Nord (voir graphique en commentaire), va évidemment fortement s'accélérer à cause de nos démêlés avec les russes.
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Et comme les volumes de gaz qui nous sont livrés par nos voisins de l'Est sont très importants (environ 40% de notre consommation annuelle avant la guerre), il ne sera pas possible de les remplacer par du gaz liquéfié venu des US ou du Qatar, car les possibilités physiques de fourniture et de transport ne sont pas du tout du même ordre de grandeur.
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Après l'hiver prochain, il y aura donc les hivers suivants, qui devraient, si le commerce avec la Russie ne reprend pas, être encore plus difficiles à passer que le prochain, parce que les stocks vont être de plus en plus difficiles à reconstituer.
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C'est pour cela que j'ai qualifié ce matin la situation de "saut dans l'inconnu", même si c'est un "inconnu prévisible". Ce qui était prévisible est le fait que, le gaz étant épuisable, nous devrions "un jour" (et pas dans 2 siècles) faire avec moins. Ce qui ne l'était pas était le déclencheur conjoncturel et la hauteur de la marche d'escalier sur laquelle nous trébuchons à ce moment là.
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Il en va de même pour le pétrole, et de même pour le climat : pour toutes ces évolutions, la tendance est prévisible, mais pas la date précise ni les conditions précises de survenue des "marches d'escalier descendantes" qui vont inexorablement se produire.
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Espérons que la "planification écologique" qui est apparue lors des dernières élections s'entende bien comme "des plans pour l'avenir qui intègrent les inexorables soubresauts à venir, et qui nous permettent de tirer le meilleur dans un monde avec des limites". Il est certain que cela demande un effort de formation massif de l'appareil public (et privé), car mon expérience récente est que (très) peu de "décideurs" ont bien saisi ce qui précède.
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