jancovici-updates/true_content/posts/2022/09/change-me-160.md

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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2022-09-04T10:02:26'
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L'article date d'il y a 2 mois, mais après l'été que nous venons de vivre il n'est peut-être pas inutile de le recycler. Dans cette tribune de George Monbiot, un éditorialiste du Guardian qui mêle références précises et style incisif, il est question de la pertinence de développer les "biocarburants" dans nos stratégies de lutte contre le changement climatique.
Sur les terres émergées de la planète, nous pouvons y avoir les usages suivants, qui en pratique s'excluent mutuellement :
- produire des végétaux que nous mangerons, ou que nous donnerons à manger à des animaux que nous mangerons (ou pas : la viande pour nourrir des animaux de compagnie - et ce ne sont pas que des "rebuts de l'alimentation humaine" qui y passent - n'est pas négligeable en occident)
- produire des matériaux ou matières premières non alimentaires (bois, lin, coton, chanvre, pois ou pommes de terre pour la chimie de l'amidon, etc)
- avoir de l'énergie : bois énergie, méthanisation - les allemands ont massivement développé cela - et agrocarburants
- enfin "fiche la paix à ce qui s'y trouve", qui s'appelle préserver la biodiversité.
Localement certains usages peuvent évidemment être mixtes (agriculture ou foresterie et biodiversité par exemple).
De ce fait, tout ce qui est utilisé pour l'énergie est autant en moins pour les autres usages. Cela pose d'inextricables problèmes de méthode pour calculer le contenu en gaz à effet de serre de ces agrocarburants, incidemment. Sur une planète qui continue à déforester, faut-il imputer à tout ajout marginal de cultures énergétiques les émissions de la déforestation marginale par exemple ?
Ce qui est sur, c'est que 40% du maïs US (13% du maïs mondial) finit sa vie dans un réservoir de voiture, et que cela est aussi valable pour une fraction du blé, du tournesol, du colza, du palme, ou de la canne à sucre et des betteraves à sucre. Si, au lieu de mettre 10% d'agrocarburants dans ce que nous achetons à la pompe, on forçait les voitures à consommer 10% de moins, ca ne changerait pas la face de nos déplacements, et cela éviterait de mobiliser des surfaces majeures pour nos machines à roulettes ou à ailettes (le secteur aérien compte massivement sur les agrocarburants pour faire de la "croissance verte", mais les ordres de grandeur n'y seront pas).
Comme le rappelle très bien cet article, les politiques de promotion des agrocarburants n'ont pas été mises en place pour des raisons environnementales. Elles datent de l'époque des surplus agricoles qui déprimaient les prix.
Alors que le changement climatique va diminuer les rendements des cultures, la meilleure manière de baisser la consommation d'énergie fossile des transports est de baisser leur consommation d'énergie tout court. Vélo sous toutes ses formes, petites voitures électriques et moins nombreuses, camions électriques et bus et train doivent faire l'essentiel le plus vite possible. Dans https://lnkd.in/esiqHkbf, il n'y a pas d'agrocarburants à large échelle. Pas la place.