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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2022-10-27T09:17:55'
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title: CHANGE_ME 106
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Un ancien ministre de l'industrie avait un jour dit que "le nucléaire civil c'est 5% des problèmes mais 95% des discussions". Nous voici donc repartis pour un débat public de plus sur le nucléaire, alors même que les opposants à l'atome civil, en France, se plaignent assez souvent du "manque de débats et de démocratie" :).
De fait, notre pays n'a jamais fait de "débat public" limité au gaz (pourtant l'actualité le justifierait !) ou au pétrole. On peut inclure dans cette réflexion les missions d'information et commissions d'enquête du Parlement, qui, là aussi, n'ont quasiment jamais existé limitées au pétrole, au charbon ou au gaz (alors qu'une commission d'enquête sur les possibilités futures d'approvisionnement en pétrole sous contrainte géologique serait plus que pertinente) mais ont été très nombreuses sur le nucléaire.
Qu'espérer de celui qui démarre ? La seule chose qui n'en sortira pas, malheureusement, sera une meilleure information technique pour l'essentiel de la population française. Cela ne dépend pas tant de la qualité des dossiers présentés par les participants à ces débats organisés par la Commission Nationale du Débat Public - ils représentent une infime partie de la population française - ou de l'organisation de ces lieux d'échange que de la manière dont les media et les réseaux sociaux vulgarisent des notions complexes auprès du grand public.
Grand public pour lequel l'adhésion ou pas au nucléaire dépend avant tout d'un paramètre : le prix ! Le regain récent d'intérêt pour l'atome dans un certain nombre de pays n'a pas beaucoup d'autres déterminants que l'explosion du prix du gaz, et surement pas celui du climat, qui est un contributeur "lent" au changement d'opinion (alors que le prix est un contributeur "rapide").
Mais voilà : construire un réacteur ne se fait pas en une semaine. Pour toute énergie, entre l'envie d'en disposer et le fait d'en avoir en quantité significative il s'écoule des décennies. La période à venir va donc être celle de toutes les frustrations pour tous les pays qui "comptent" sur plus de cette énergie :
- la Suède (https://bit.ly/3W7VNeL ).
- les Pays Bas (https://bit.ly/3TKam6Q )
- la Pologne (https://bit.ly/3Fg87DY ) et plus largement en Europe de l'Est
- le Japon (https://bit.ly/3D4B0QM )
- sans parler de la Belgique et en Allemagne qui remettent à plus tard la fermeture des réacteurs existants.
En France, alors même que l'essentiel de la population serait favorable à la construction de nouveaux réacteurs (https://bit.ly/3DfLNYk ), ces derniers ne peuvent sortir rapidement de terre pour remplacer un gaz et un pétrole devenus moins disponibles.
Il y a au moins un sujet sur lequel les frères ennemis pro-nuke et pro-enr vont être renvoyés dos à dos : aucun des deux camps ne peut significativement alléger l'effort d'économies que l'actualité rend désormais incontournable à court terme. Pour qu'il en soit autrement il aurait fallu s'y prendre il y a 20 ans.