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date: '2022-12-06T09:29:40'
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li-id: 7005825581208477696
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_rising-prices-and-supply-chain-risks-threaten-activity-7005825581208477696-NdeL
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title: CHANGE_ME 68
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Alors même que l'Etat français souhaite accélérer sur les énergies renouvelables (dont l'éolien et le solaire pour une large part), le contexte international fait ce qu'il peut pour contrarier ce plan, en renchérissant fortement le cout des matières premières nécessaires.
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La raison ? C'est "l'imbrication des énergies", évoquée par Jean-Baptiste Fressoz dans cette vidéo (et dans d'autres) qui date d'il y a quelques mois : https://lnkd.in/eWKNDxK9
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Aujourd'hui, toutes les énergies sont imbriquées les unes dans les autres. Il faut du charbon pour la métallurgie, du pétrole pour la chimie organique et les transports, et du gaz pour l'industrie et l'électricité, et sans ces énergies fossiles l'industrie mondialisée est moins disponible, et donc le prix de n'importe quoi augmente... y compris celui des dispositifs de production à base de vent et de soleil (et aussi le cout des composants pour le nucléaire, bien sûr !).
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Les scénarios énergétiques que nous avons discutés ces dernières années ignorent cette éventualité. Ils supposent que dans un monde se heurtant aux limites physiques nous conservons un cadre tranquille, sans accidents, sans pénuries de matières premières, et sans disruptions des chaines mondialisées qui permettent de s'approvisionner en tout et n'importe quoi à prix sans cesse en baisse.
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Il y a donc une contradiction interne qui commence à devenir visible : ces scénarios supposent de garder le bénéfice des combustibles fossiles (la formidable "productivité" de l'économie) tout en se débarrassant de ces mêmes combustibles. La traduction économique est des prix supposés rester bas pour les dispositifs ENR alors même que ces ENR bénéficient de la productivité fossile.
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RTE a annoncé publiquement il y a quelques mois avoir mis en chantier une variante de ses scénarios appelée "mondialisation contrariée". Il est pertinent de penser les options possibles dans un monde où se procurer tout ce qui est lointain devient de plus en plus difficile, et où la productivité du travail (qui vient avant tout des machines, lesquelles sont avant tout nourries à l'énergie fossile, et qui sont pour une large part situées à l'extérieur du pays) est structurellement orientée à la baisse et non à la hausse.
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Pour désagréable que soit peut-être un exercice de pensée consistant à imaginer que tout puisse aller de travers, il correspond à une évolution possible du monde (car gouverner c'est prévoir !). Il y a fort à parier que dans un tel cadre :
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- aucune option n'apparait comme sans risque (le risque premier étant de ne "pas y arriver" et donc d'avoir des pénuries électriques chroniques, et les impacts sur le fonctionnement du pays qui vont avec)
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- la hiérarchie des options sera bien plus différenciée que dans le monde "en croissance verte" de tous les scénarios déjà publiés (y compris ceux de l'Ademe).
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Nous n'avons qu'un seul essai pour bâtir le système énergétique décarboné de 2100. Se tromper de plan est pour partie non rattrapable.
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