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date: '2023-01-08T14:44:38'
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li-id: 7017863646768726017
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_lurgence-%C3%A9cologique-se-heurte-%C3%A0-la-culture-activity-7017863646768726017-gZ9o
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title: CHANGE_ME 37
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Il y a la théorie, et il y a la pratique. La théorie, c'était par exemple le rapport du Shift Project "Mobiliser l'enseignement supérieur pour le climat" (https://lnkd.in/dNVfiau ), où nous proposions un certain nombre de choses pour que l'enseignement supérieur soit mis en cohérence avec la décarbonation en particulier, et les limites planétaires en général.
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Mais en pratique c'est une autre paire de manches. Que faire des enseignements qui ne sont pas ou plus "raccord" avec la nouvelle donne ? On peut penser à l'économie par exemple, qui intègre très imparfaitement la limite sur les ressources et le rôle central de l'énergie et des machines dans les raisonnements.
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Que faire des enseignants qui seront trop nombreux dans un monde qui se décarbone ? On peut alors penser aux études de langues ou d'art par exemple : un monde plus sobre sera un monde avec moins de flux internationaux, et il ne sera peut-être plus utile d'avoir autant de traducteurs, d'interprètes ou de guides pour touristes internationaux, et partant plus autant d'étudiant(e)s faisant juste des études de langues à l'Université (mais les langues en "culture générale" resteront importantes !).
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La question n'est donc pas seulement d'ajouter un cours avec les bases physiques et biologiques décrivant le monde dans lequel nous sommes entrés : il faut que le reste de ce qui est enseigné ne soit pas en contradiction, et prépare par ailleurs à des métiers qui ne le seront pas plus.
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Et là, nous n'y sommes pas encore. Dans un pays où la liberté académique est un principe très fort (je ne discute pas du bien fondé !), et où les enseignants universitaires sont inamovibles (même remarque), réorienter le paquebot ne se fera pas rapidement, et la question est même posée de savoir ce qui pourrait déclencher un changement au bon rythme (c'est à dire pour demain matin).
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Une autre difficulté est aussi soulignée en fin de l'article du Monde : pour un enseignant chercheur, modifier le contenu de son cours, c'est potentiellement modifier sa recherche, et cela signifie que, pendant un temps, il ne publie plus (ou plus autant). Avec la sacralisation des classements (dont Shanghai) basés sur le nombre de publications annuelles, rien que cela peut être un obstacle très difficile à surmonter pour les universités qui voudraient "changer de direction".
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Il est donc probable que l'innovation va avoir du mal à venir "d'en haut". Pour le moment elle vient "d'à côté", par exemple avec des cours en ligne que beaucoup d'étudiant(e)s peuvent suivre en plus de leur cursus, ou d'établissements "partis de rien" (comme le Campus de la Transition cité dans cet article).
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Il y aura aussi de l'innovation partie "d'en bas", à savoir les initiatives individuelles de certain(e)s enseignant(e)s, dont il faut espérer qu'elles inspireront le plus vite possible leurs collègues.
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Car, au sens propre chaque été désormais, il y a le feu !
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