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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2023-02-07T14:05:41'
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title: CHANGE_ME 10
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Une des solutions qui permettrait d'utiliser des combustibles fossiles sans déranger le climat s'appelle la capture et séquestration du CO2 (en anglais CCS pour Carbon Capture and Sequestration), et passe par les opérations suivantes :
- on "attrape" le CO2 d'une installation de combustion avant qu'il ne s'échappe dans l'atmosphère. Pour cela la fumée barbote dans un liquide spécial - généralement des amines - qui va "accrocher" les molécules de CO2 (on parle d'adsorption) et laisser partir le reste.
- le CO2 est récupéré en faisant chauffer la solution qui l'a adsorbé,
- il est compressé, transporté dans un tuyau et enfin injecté sous forme supercritique (une forme intermédiaire entre le gaz et le liquide) sous le sol dans une formation géologique dont il ne sortira plus
Cette opération n'a de sens que pour des installation fixes importantes (centrales à charbon ou à gaz, cimenteries ou aciéries). La capture demande 20% à 30% de l'énergie du site, et fait baisser la production (d'électricité, d'acier...) d'autant. C'est de loin la première barrière à l'utilisation de ce procédé.
Il faut ensuite trouver où injecter ce CO2. Les anciens gisements de pétrole et de gaz sont une première possibilité. Ce sont de bons candidats, car, avant exploitation, ils étaient aptes à retenir longtemps au même endroit du liquide et du gaz sous pression. Il faut juste vérifier que les forages d'exploitation (normalement scellés à la fin de vie du gisement) ne changent pas l'étanchéité.
Les aquifères souterrains - un mélange de roche et d'eau - sont une deuxième possibilité. Le CO2 injecté finit par se dissoudre puis se transformer lentement en carbonates avec le temps.
Les pétroliers connaissent assez bien l'injection du CO2 sous le sol :
- dans beaucoup de gisements pétroliers le fait d'injecter du CO2 permet de mieux "laver" le gisement. En pareil cas le moteur de l'action n'est donc pas la vertu environnementale mais tout simplement l'augmentation du pétrole produit !
- le gaz naturel extrait de terre contient toujours un peu de CO2, et ce dernier doit être enlevé avant le transport par gazoduc, sinon il y a un risque fort de corrosion des infrastructures (la présence simultanée d'eau et de CO2 crée un mélange acide). Les opérateurs doivent donc séparer le gaz du CO2 en tête de puits, et en Norvège ce CO2 doit être réinjecté sinon le pétrolier paye une pénalité à la tonne.
Ce n'est donc pas un hasard si Total - un pétrolier - et le Danemark - la Mer du Nord - regardent ensemble ce qu'ils pourraient mettre comme CO2 sous la mer. Il reste à trouver des industriels acceptant d'investir pour capturer le CO2 à la source et à se faire payer pour ca.
On parle potentiellement de 10 Mt de CO2 par an, soit 500 M€/an environ au cours actuel du CO2. C'est assez d'argent pour que ca vaille le coup de reconvertir une plate-forte, mais cela évitera juste les émissions d'une centrale à charbon. On ne va pas pouvoir compter que sur ca !