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2023-02-19 10:56:01 +00:00
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date: '2023-02-02T18:09:42'
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title: CHANGE_ME 15
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Les "influenceurs" ne sont généralement pas considérés comme des grands amis de la lutte contre le changement climatique. Promouvoir des chaussures, des téléphones, des séjours à l'étranger ou des cosmétiques, tout en sautant d'un avion à l'autre pour les prises de vues, c'est un peu compliqué à marier avec la sobriété.
C'est après ce constat que Vinz Kanté a basculé de la promotion publicitaire au militantisme climat (avec la création de la chaine Limit : https://lnkd.in/eGdVN6Vw ). Mais il y a un prix à payer, au sens propre du terme : comme il le dit lui-même dans cette vidéo, cela s'est accompagné d'une très forte baisse de ses revenus.
Il lui est récemment venu l'idée d'aller dialoguer avec des "collègues" de l'influence (qui l'accepteraient) comment ils et elles voyaient la question environnementale dans leur métier (et si ca leur causait ou pas des états d'âme).
La première qui a accepté de se prêter au jeu s'appelle Jill (elle est belge, comme celui qui la passe sur le grill). Il en résulte un dialogue intéressant entre 2 militant(e)s à leur façon, l'un passé "dehors" (c'est à dire devenu un influenceur "dédié climat"), l'autre restée "dedans" (elle fait toujours le même métier, mais dit pouvoir ainsi parler à des gens pas convaincus).
Une partie de l'échange tourne donc autour de cette question éternelle : pour changer le système, est-ce plus efficace d'être dedans ou dehors ? En fait c'est probablement un faux débat : il faut les deux. Depuis "dehors" on déstabilise (et sans déstabilisation personne ne cherche à changer) ; depuis "dedans" on construit (phase indispensable après la déstabilisation).
La meilleure partie de la vidéo est à la fin, avec tout d'abord des statistiques (dont je ne sais pas si elles sont représentatives du métier) sur les diverses catégories de produits dont Jill a fait la promotion. En première approximation, la quasi-totalité de ce qui permet à cette influenceuse de gagner sa vie est constitué de produits ou services "pas durables" (sans que la définition en soit donnée, mais quand on regarde la décomposition par catégorie de produits on arrive assez facilement à cette conclusion).
Puis vient le bilan carbone de la cobaye du jour : sans surprise, il est nettement supérieur à la moyenne, avion oblige, alors même que l'intéressée considérait avoir fait beaucoup de chemin en installant des panneaux PV sur le toit, en limitant la viande et en minimisant ses déplacements du quotidien en voiture.
Cela illustre l'un des défis de la décarbonation : familiariser le grand public avec la notion d'empreinte carbone et de "contenu carbone" d'un produit ou service. Car là comme ailleurs il n'y a pas de progrès sans mesure !