--- date: '2022-01-16T17:53:31' li-id: 6888538708820209664 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_2020-report-on-the-food-beverage-sector-activity-6888538708820209664-q6nH title: CHANGE_ME 417 --- L'agriculture au sens large, c'est un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans cet ensemble, on va trouver les émissions directes des pratiques agricoles (méthane des ruminants et des rizières, protoxyde d'azote émis par les engrais après épandage dans les champs), les émissions des machines agricoles, et la déforestation amont. Pour obtenir les émissions associées à notre alimentation, il faut y rajouter les émissions de l'agroalimentaire (chaleur, électricité, et production d'emballages) et des transports associés (un camion sur trois en France transporte quelque chose qui se mange). Il était donc normal que la méthode Carbon Impact Analytics (qui est destinée à évaluer le "risque de transition" d'entreprises face à la contrainte climatique) développe un module sectoriel portant sur les industries du secteur "nourriture et boissons". Le premier rapport sur ce secteur vient d'être publié. Il décrit la méthode utilisée pour évaluer les entreprises, les limites bien sur (par exemple pour le moment nous ne différencions pas encore les qualités nutritionnelles dans les notes accordées, alors qu'il serait à l'évidence pertinent de le faire), et les résultats obtenus. Un des enseignements importants est que ce secteur étant peu sur l'écran radar pour le sujet climat (par contre il l'est pour la déforestation et des sujets biodiversité), il reporte peu sur ses émissions (et encore moins sur celles de sa chaine de valeur, le fameux "scope 3"). Mais il pèse plus lourd en émissions que le secteur électrique : il serait temps de le scruter d'un peu plus près !