--- date: '2022-07-08T06:45:51' li-id: 6951063788729069568 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_les-chercheurs-auraient-un-impact-plus-activity-6951063788729069568-JnUT title: CHANGE_ME 216 --- Dans une très intéressante tribune publiée dans Le Monde, Jean Colcombet, directeur de recherches à l'Institut des sciences des plantes Paris-Saclay, s'interroge sur la bonne manière d'allouer l'effort de recherche dans un monde qui va devenir plus contraint. L'auteur intègre deux éléments dans son raisonnement : - la baisse des budgets qu'il voit comme inexorable. L'abondance économique résultant des combustibles fossiles, la baisse de ces derniers va laisser moins de moyens pour s'occuper d'activités non immédiatement essentielles à court terme (manger, se loger...), dont la recherche fait partie. De fait, avant l'abondance énergétique, il n'y avait pas beaucoup de labos de recherche... - et, du coup, la nécessité de faire clairement des choix sur les sujets qui méritent d'être soutenus au regard de leur utilité possible pour aider la collectivité à faire face aux défis qui augmentent. L'auteur se demande alors si, dans ce contexte, il est justifié de maintenir une station spatiale, ou d'investir massivement dans de la recherche pour traiter des maladies du grand âge alors que l'on ne sait pas si une partie des jeunes d'aujourd'hui pourront simplement se nourrir pour y parvenir. Ces questions sont certes difficiles, mais lucides, et l'auteur est courageux de les poser publiquement. L'évaluation de l'opportunité de la recherche a parfois été posée de manière très directe par notre espèce, par exemple en temps de guerre. Alors que l'urgence est là, pouvons-nous faire l'économie de laisser la recherche, qui prépare l'avenir, et alors que les moyens vont devenir de plus en plus comptés, sans aucune exigence concernant la pertinence de ce qui est cherché au regard d'objectifs environnementaux ? Difficile mais nécessaire débat.