--- date: '2022-08-17T17:21:47' li-id: 6965719340985819136 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_extreme-heatwaves-surprising-lessons-from-activity-6965719340985819136-xPPe title: CHANGE_ME 179 --- Un grand nombre de pays de l'hémisphère Nord sont actuellement en train de souffrir d'une sécheresse aigüe. C'est le cas de la France, avec des sols exceptionnellement secs (https://bit.ly/3w77gju ), et des animaux et végétaux qui meurent (https://bit.ly/3JZo4P2 ), mais le phénomène touche aussi d'autres pays d'Europe, avec des fleuves quasiment à sec du nord au sud (https://bit.ly/3pmLZP8 ), dont un Rhin au plus bas qui entrave les échanges commerciaux (https://bloom.bg/3QRUVHO), ou encore les digues des Pays-Bas qui n'aiment pas cette situation parce qu'elles ont besoin d'être humidifiées pour rester solides (https://bit.ly/3AvDckl ). Au-delà de l'Europe, la Chine doit limiter la consommation d'électricité dans le Sichuan à cause du déficit hydrique (https://bit.ly/3c2d3QA ), des états américains vont être rationnés en eau à cause de la faiblesse du Colorado (https://bit.ly/3pqn1yj ), le Maroc se bat avec des réserves d'eau très basses (https://bit.ly/3AqIHAK ) - et des récoltes céréalières qui seront faibles, etc etc... Dans ce contexte, Nature publie un article sur l'écart constaté - pas dans le bon sens - entre projections et réalités pour les vagues de chaleur. Il y a quelques années, les modèles disaient bien qu'il y aurait une augmentation des vagues de chaleur. Mais ces outils numériques ne les voyaient pas arriver aussi rapidement. Jusqu'à récemment, battre un record de température c'était le dépasser d'un degré ou d'une fraction de degré. Au Canada l'année dernière, comme à Morlaix cette année, c'est plutôt de 5°C que les précédents records ont été dépassés... Les chercheurs n'ont pour le moment pas d'explication "physique" à proposer pour expliquer pourquoi ces phénomènes extrêmes sont aussi rapidement "plus extrêmes". Les modèles sont avant tout destinés à fournir l'évolution des valeurs moyennes. Les phénomènes extrêmes relèvent de la variabilité, et faire des prévisions en la matière est beaucoup plus difficile. Par exemple, dépasser de 5°C une valeur "attendue" sur 2 jours augmente la moyenne de 0,027 °C à la fin de l'année. C'est dans la barre d'incertitude. Ce que confirme hélas l'épisode en cours, c'est que la hausse de la moyenne de 2°C ne nous "protège" pas contre une limitation à 3 ou 4°C d'élévation lors des épisodes les plus intenses : la preuve vient de nous être administrée que le haut de la fourchette est difficile à donner. La moyenne des précipitations nous protège encore moins contre un déficit hydrique majeur sur quelques mois, ce qui peut être largement suffisant pour infliger des dommages irréversibles aux écosystèmes. Comme il sera impossible de remettre le climat en l'état le jour où nous estimerons que la plaisanterie a assez duré, il n'y a qu'une seule chose à faire pour éviter les dégâts : baisser les émissions aussi vite que possible. Cela n'est pas dit par Nature, mais cela pose la question des activités que nous devons contracter, car elles ont moins d'importance que assez d'eau ou d'agriculture.