--- date: '2022-10-06T07:32:20' li-id: 6983690392068063232 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_veracity-of-corporate-net-zero-pledges-and-activity-6983690392068063232-wDj3 title: CHANGE_ME 127 --- Toutes celles et tous ceux qui utilisent Google peuvent facilement le constater sur la page d'accueil : ce moteur de recherche (et du coup la société qui va avec) se revendique "neutre en carbone depuis 2007". Un premier niveau de questionnement pourrait être de se demander comment une entreprise dont le métier est de pousser à la consommation (Google gagne sa vie en vendant du référencement publicitaire) peut être compatible avec un monde où les émissions doivent baisser de 5% par an. Mais même si c'était le cas (et ca ne l'est pas) on peut se poser la question de savoir si une entreprise peut être "neutre dans son coin" ou simplement "compatible avec un objectif de neutralité planétaire". A Carbone 4 la réponse est très claire : seule la 2è option est scientifiquement fondée (https://lnkd.in/eZaWan8r ). Et, à Carbone 4, nous avons pour ligne, depuis notre création, de développer des méthodes (en libre accès de façon systématique ; c'est une règle) qui partent de questions posées par le dossier scientifique et non d'une volonté d'être rassurés de nos clients. Dit autrement nous leur proposons des approches avant tout basées sur l'énoncé scientifique du problème et non avant tout basées sur l'envie que les "parties prenantes" les laissent tranquilles, quelle que soit la pertinence du raisonnement suivi. Sur la question de la neutralité, à chaque fois que des acteurs tiers prennent position d'une manière convergente avec nos vues, nous sommes donc contents (quelle surprise !). Nous avons donc accueilli avec plaisir l'avis de l'Ademe indiquant très clairement pourquoi une entreprise ne pouvait pas être neutre (https://bit.ly/3RJv4Sq ), ainsi que le projet de loi (en France) qui disait la même chose (avant que ce projet de loi ne soit caviardé par des gens à qui cela déplaisait, avec pour résultat la possibilité de dire quand même qu'un produit ou service est neutre en respectant des conditions de forme qui n'ont pas de pertinence en l'espèce). Pour la même raison, et parce que les entreprises n'innovent que sous la contrainte, ce n'est pas une mauvaise chose que les revendications de neutralité de certaines entreprises se terminent devant les tribunaux. Le site Energy Post recense quelques cas de procès de par le monde qui ont été intentés par des ONG contre des grandes entreprises pour des affirmations qui leur semblent "un peu fortes de café". Ces procès sont "pas de chance" pour les entreprises concernées, parce que ces dernières ne sont qu'un tout petit échantillon de celles qui affirment à tort être déjà en règle avec la contrainte climatique. Evidemment, l'idéal serait que ces procès n'aient pas lieu d'être, parce que les pays et instances de régulation feraient déjà leur job. Mais en attendant, ces petites banderilles (pas méchantes au regard d'un boycott ou une interdiction d'exercer) plantées par les ONG ne peuvent pas faire de mal.