--- date: '2021-07-03T09:17:52' li-id: 6817018532342063104 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_le-co2-jusquau-ciel-activity-6817018532342063104-zsYZ title: CHANGE_ME 712 --- En 1972, une équipe de dynamiciens des systèmes du Massachusetts Institute of Technology publiait une version vulgarisée de leur travail sur le "destin" d'une humanité ne s'imposant pas de limite volontaire à son expansion : "The Limits to Growth", parfois appelé "Rapport du Club de Rome" (analyse complète là : https://lnkd.in/ev4N-EA ). Leur conclusion était simple mais très désagréable : quelles que soient les hypothèses (compatibles avec une planète de 13000 km de diamètre) en matière de ressources disponibles, et de capacité de l'environnement à "épurer" notre pollution (dont le changement climatique fait partie), une absence de limitation volontaire de nos activités productives ("l'économie") conduit le système humain à commencer à s'effondrer au cours du 21è siècle. Bien sur, selon les hypothèses c'est plutôt 2030 ou 2080, mais cette différence est faible au regard de la durée de vie passée de notre espèce (100.000 ans en ordre de grandeur). Dans cette tribune parue dans l'Express, j'essaie d'expliquer en quoi, appliquée à nos émissions de CO2, cette analyse vient battre en brèche l'idée que "si nous ne faisons rien, les émissions augmentent sans cesse jusqu'en 2100". Si nous "ne faisons rien", nous sommes juste en train de suivre le chemin qui nous mène à un effondrement avant 2100, et cela aura accessoirement comme conséquence... une diminution involontaire des émissions avant 2100. Dit autrement, il ne nous reste pas 80 ans de tranquillité, de retraites à peu près payées, de promesses électorales tenues et de commerce extérieur qui ira mieux demain si "nous ne faisons rien". Nous aurons juste, mais un peu tard, le regret de ne pas avoir compris ce qui nous attendait.