--- date: '2021-08-23T08:12:15' li-id: 6835483802240851968 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_pour-l%C3%A9nergie-atomique-circulaire-mais-activity-6835483802240851968-8yRW title: CHANGE_ME 645 --- Un collectif de belges, plutôt jeunes (enfin vu de ma fenêtre !), et surtout ne travaillant pas dans l'industrie nucléaire (on y trouve des personnes travaillant dans "le vivant", un dentiste, des gens dans le numérique...) appelle, dans une longue tribune publiée par Le Vif, à faire en sorte que le nucléaire soit du côté des solutions plutôt que des problèmes, en soutenant que c'est possible si on le souhaite. L'intérêt de ce texte est qu'il argumente essentiellement en termes de risques comparés, ce qui est à l'évidence la bonne manière de faire dans le monde réel, où rien n'est parfait, mais où il y a souvent une alternative qui est meilleure, ou à défaut moins mauvaise, qu'une autre. Les auteurs écrivent que tous les nucléaires ne se valent pas, et qu'il y a de bonnes et de mauvaises manières d'en faire, comme il y a de bonnes et de mauvaises manières de faire de l'acier (en faire un peu pour des couverts et des vélos n'est pas équivalent à en faire beaucoup pour construire des villes non soutenables). Il faut décider d'en faire de la bonne manière, et pour cela il faut discuter dans les détails, en sortant du schéma binaire pour ou contre, qui est désormais stérile. Dans les arguments évoqués que je n'avais pas vus avant, il y a notamment le fait que d'abandonner le nucléaire civil en Europe revient à laisser de fait son développement à des autocrates (Russie, Chine) ou à des intérêts privés (Gates, etc) qui en définiront alors les standards et les technologies avec des critères qui n'auraient peut-être pas été les nôtres. Les auteurs appellent évidemment le gouvernement belge à reconsidérer sa position, qu'ils trouvent non justifiée et pour partie bâtie sur des problèmes d'ego (ils n'ont pas tort...), mais leur propos va bien au-delà de cette échéance "courte" et du cas belge, et embrasse plus largement la place de cette technologie et de l'Europe dans un combat planétaire. Notons qu'une des manières de sortir du débat binaire évoqué par les auteurs, c'est justement de laisser de l'espace à des textes un peu nuancés et vulgarisant un peu en profondeur les termes du débat. Dont acte pour Le Vif.