--- date: '2022-02-22T07:43:23' li-id: 6901793516540739584 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_dans-sa-derni%C3%A8re-livraison-concernant-lavenir-activity-6901793516540739584-O5Qf title: CHANGE_ME 374 --- Dans sa dernière livraison concernant l'avenir possible du système électrique, RTE annonce la mise à l'étude d'une variante "mondialisation contrariée" du cadrage macroéconomique de référence (qui sert pour les analyses économiques). Décrit à partir de la page 194 du document https://lnkd.in/eAp4RVwn, cette variante est moins optimiste que la version de base sur la croissance économique (de 1,4% par an sur les 30 ans à venir) et sur la disponibilité des matières premières (dans la version de base on suppose une "absence de tensions particulières sur les approvisionnements en matières et composants nécessaires au développement de nouvelles infrastructures énergétiques"). Or, RTE considère sagement que "Il est cependant nécessaire de s’interroger quant à la robustesse des scénarios vis-à-vis d’un contexte global plus adverse, qui ne peut pas être exclu vu d’aujourd’hui". RTE note par exemple que le prix des matières premières est fortement remonté récemment (ce qui est aussi vrai pour les composants du PV), que la mondialisation (qui est basée sur le pétrole) est aujourd'hui indispensable à la fourniture de composants indispensables à bas cout, et donc que sa poursuite n'est pas assurée, etc. Dans la version "mondialisation contrariée", RTE Ecrit que : De manière caricaturale, deux types d’issues peuvent donc être envisagées dans l’analyse des implications de cette variante sur le contexte macroéconomique : ° Dans un premier cas, la transition énergétique resterait possible, au prix de répercussions négatives sur le pouvoir d’achat des ménages (avec une baisse des consommations d’énergie sous la contrainte) et possiblement de sécurité d’approvisionnement électrique ; * Dans l’autre, l’atteinte même des objectifs climatiques est à interroger. Il faut saluer le fait qu'une entité publique ose écrire que l'avenir sera peut-être moins facile à piloter que le présent, et que nos paris doivent pouvoir résister à un contexte économique chaotique et un approvisionnement en matériaux et composants plus difficile à assurer. C'est bien dans ce contexte que nous devrions désormais faire de la prospective. Si nous avons d'heureuses surprises, on arrivera probablement à s'en accommoder sans trop de difficultés. Mais, à l'inverse, prendre pour acquis que le contexte sera facile nous laisse sans boussole si ce n'est pas le cas, alors même que tous les signaux se conjuguent - hélas - pour nous dire que c'est un monde plus volatil et moins généreux sur le plan des ressources qui s'annonce.