--- date: '2022-03-27T09:56:30' li-id: 6913785817542868992 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_forum-des-tp-2022-environnement-et-tp-activity-6913785817542868992-vdfg title: CHANGE_ME 336 --- Dans les infrastructures qui structurent le fonctionnement des pays en ce début de 21è siècle, il y a notamment les systèmes énergétiques. Les événements survenant actuellement à l'est de l'Europe montrent bien l'inertie associée à leur évolution : quand on s'est créé un réseau de gaz pour alimenter des appareils de chauffage au gaz, de la production industrielle au gaz et de la production électrique au gaz, on ne change pas cela en une semaine. Il en va de même avec les transports : quand on a structuré les déplacements de personnes et de marchandises avec des routes (construites et entretenues avec du pétrole, puisque ce dernier fait à la fois fonctionner les engins de chantier et fournit le revêtement - le bitume) pour y faire circuler des véhicules à peu près tous dotés d'un moteur à combustion interne, on ne se passe pas du pétrole en une semaine non plus. Le débat qui a eu lieu au dernier forum des travaux publics entre Xavier Neuschwander et votre serviteur portait justement sur la possibilité de réorienter le secteur des infrastructures en faveur d'une économie décarbonée. En effet, l'utilisation des infrastructures de toute nature situées en France est à l'origine de la moitié de l'empreinte carbone de notre pays. Décarboner cet usage est donc indispensable, tout comme il est indispensable de le planifier puisque, à l'évidence, supprimer les émissions associées à court terme ne peut se faire qu'en se privant du service associé, perspective que peu de gens acceptent. Dans le débat, il a été question à la fois du plan de transformation de l'économie française (qui n'a pas de chapitre explicitement dédié aux infrastructures, mais ces dernières sont présentes en filigrane un peu partout), et d'une analyse que Carbone 4 a publiée il y a quelques mois sur le sujet (https://lnkd.in/eYXaufiz ). La crise ukrainienne ne sera pas la seule que nous allons avoir sur les 30 ans qui viennent, malheureusement. A quelque chose malheur est bon : il faudrait au moins qu'elle serve de déclencheur puissant à une nouvelle trajectoire pour le pays et pour l'Europe (trajectoire dont la "sécurisation des approvisionnements en hydrocarbures auprès d'autres fournisseurs" ne peut constituer qu'un palliatif de très court terme).