--- date: '2022-04-03T15:48:48' li-id: 6916411189610614784 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_les-compagnies-a%C3%A9riennes-europ%C3%A9ennes-tablent-activity-6916411189610614784-gP-a title: CHANGE_ME 327 --- L'été devrait être "normal" pour l'aérien en Europe, titrent Les Echos. Question : qu'est-ce qu'une situation "normale" pour ce secteur, qui émet - selon la manière de compter - autant que la marine marchande, voire autant que les camions dans le monde, et qui utilise presque 10% du pétrole mondial, pour des usages de loisirs à 75%, et alors que les émissions planétaires doivent baisser de 5% par an pour que la limite des 2°C en 2100 soit tenue ? Au regard du climat le trafic pré-covid ne peut pas être "normal" : dans son rapport "Pouvoir voler en 2050" (https://lnkd.in/d3h_4QA ) The Shift Project indiquait que, en ne faisant pas de pari intenable sur la technologie, le trafic devait baisser de 1% par an dès maintenant pour que l'aviation soit en ligne avec l'accord de Paris. Au regard du pétrole le trafic actuel ne peut pas être normal : les 16 premiers producteurs de pétrole dans le monde hors Brésil et Canada devraient voir leur production baisser de 50% d'ici à 2050 (https://lnkd.in/dwPcgve ). Au titre de quoi l'avion - réservé à du loisir pour l'essentiel - devrait-il être prioritaire sur les camions et bateaux (qui acheminent notre nourriture, nos vêtements, nos meubles, notre électroménager, nos minerais et métaux, nos matériaux de construction, notre bois, etc) ou même sur les voitures, dont les 2/3 du kilométrage concernent des déplacements du quotidien ? Si leur part dans le pétrole n'a pas de raison d'augmenter, alors le pétrole disponible pour les avions devrait en gros être divisé par 2 dans les 30 ans, même si le climat n'est pas un sujet. Au vu de ce contexte, reposons nous la question : un trafic "normal" ne devrait-il pas être, en fait, un trafic décroissant ?