--- date: '2022-05-12T07:23:53' li-id: 6930417249023369216 li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_crise-des-approvisionnements-et-du-climat-activity-6930417249023369216-CXqf title: CHANGE_ME 283 --- De trop nombreuses entreprises considèrent encore que de s'occuper des émissions de gaz à effet de serre a pour premier objectif de "faire joli" sur les rapports annuels. C'est du reste pour cette raison que l'une des trois "revendications" que j'ai formulées lorsque j'ai été reçu par notre président réélu (il y a une semaine : https://lnkd.in/eg2dBAHU) était de renforcer les obligations pour les entreprises. Ces dernières - dont Carbone 4 fait partie - ne tiennent pas des comptes - en euros - juste parce que "ca fait joli". Elles le font parce qu'il y a des sanctions pénales à ne pas le faire, alors que sur le carbone - pourtant porteur d'enjeux au moins aussi considérables que de gruger son banquier ou son client - il n'y en a aucune. Dans le contexte de "démondialisation accidentielle"que le covid et la guerre en Ukraine nous amènent (car ces deux épisodes rendent plus difficiles de se procurer certaines denrées qui ne sont pas produites sur notre sol), on pourrait se dire que l'urgence n'est pas de renforcer les exigences de reporting carbone pour les entreprises. Tout le rebours. Certes cet article de Carbone 4 est un plaidoyer pro domo (ca nous arrive aussi :) ). Mais il rappelle que nous ne construirons pas une société nouvelle, comme y aspirent les étudiants d'AgroParisTech qui viennent de se faire remarquer avec un discours "non conventionnel" (https://lnkd.in/ed3q9AkH ), avec la boite à outils du monde actuel. Une fois que l'on a dit qu'il fallait tout changer, nous n'avons fait que le plus facile : le plus difficile n'est pas de décrire ce qui ne doit plus être, mais de décrire ce qui devrait être, et de proposer les outils et méthodes qui permettent d'y aller au bon rythme (qui sera "d'enfer") avec la contribution de tout le monde ou presque. Evidemment cet article s'inscrit dans un cadre de pensée où il reste des entreprises - c'est à dire des activités productives privées - dans un monde qui se décarbone. Il appartient normalement à celles et ceux qui pensent qu'il n'en faut plus du tout de proposer une construction alternative réaliste (rappelons que l'apiculteur qu'un des étudiants de l'agro se propose d'être est une activité productive privée, et qu'il ne faut pas confondre multinationales et "toutes les entreprises" !). Dans un monde où il reste des entreprises, l'urgence est donc de les forcer à "bien faire les choses". Nous espérons que la lecture de cet article alimentera utilement ce débat... urgent.