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2021-06-08T06:43:03 | 6807919875449729024 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_taxe-carbone-comment-bruxelles-veut-taxer-activity-6807919875449729024-UUB1 | CHANGE_ME 758 |
Depuis le temps que l'on en parle (presque 20 ans !), l'Europe décide finalement de créer une taxe carbone aux frontières. Ce dispositif peut prendre plusieurs formes, mais le plus simple est de faire comme avec la TVA : les produits importés sont taxés à la hauteur du cout des émissions qu'ils auraient eu à inclure dans les charges s'ils avaient été fabriqués en Europe, et à l'inverse les produits exportés sont "détaxés" au passage de la frontière pour se retrouver à parité sur le marché mondial avec des produits fabriqués dans des zones sans contrainte sur les émissions.
Comme il est difficile de calculer de manière différenciée le contenu carbone pour chaque produit manufacturé complexe (une voiture, un meuble ou même un plat déjà préparé) sans disposer d'informations précises de la part du producteur et de toute sa chaine de valeur, il est logique que dans un premier temps cette taxe aux frontières s'applique à des produits de base (ciment, acier...), qui ne demandent pas d'assemblage de composants produits un peu partout, et qui font l'objet de processus de fabrication assez standard, donc avec des émissions qui se calculent plus facilement.
Dans le cadre des traités en vigueur sur le commerce, il n'est pas possible de discriminer dans un pays adhérent au traité la vente d'un produit en fonction de son lieu de fabrication. Mais en fonction de son empreinte carbone, oui. Réglementer le commerce mondial à partir de l'empreinte carbone des produits est donc une voie potentiellement intéressante à creuser pour agir dans le bon sens sur ce sujet difficile (les échanges internationaux).