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2021-07-17T08:11:03 | 6822075148003246081 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_inondations-en-europe-comment-le-r%C3%A9chauffement-activity-6822075148003246081-qDaS | CHANGE_ME 691 |
Un article publié sur le site de France Info rappelle que notre espèce est câblée pour avoir peur de processus déjà observés et catalogués comme dangereux (un incendie, une inondation, une surmortalité...), et non d'une prévision "globale" (le changement climatique) dont les conséquences locales sont impossibles à décrire en détails et plus encore à dater avec précision. C'est la raison pour laquelle personne n'a vraiment eu peur au moment où sont sortis les premiers rapports du GIEC, qui disaient l'essentiel de ce qu'il faut savoir, alors que maintenant que commencent à se multiplier les phénomènes hors norme, on se dit que "ouh là là il faudrait peut-être faire quelque chose".
Cela ne serait pas si grave si le processus global était immédiatement réversible dès que nous commençons à trembler un peu. Malheureusement la dérive climatique n'est pas réversible. Les propriétés physiques et chimiques intrinsèques des gaz à effet de serre empêchent qu'il en soit ainsi.
Une deuxième difficulté majeure vient bloquer l'action, pointée avec justesse par Jean-Baptiste Fressoz, un historien des sciences : "l'incompréhension des bases matérielles de l'économie" par la majorité de la population et des décideurs, qui peuvent alors croire que "l'innovation va permettre d'effectuer la transition, mais c'est parce qu'on ne comprend pas très bien comment fonctionnent la sidérurgie, les cimenteries, la production d'engrais, l'agriculture... et surtout les mécanismes de diffusion des techniques, son rythme et sa lenteur".
Dit autrement, les fausses croyances se sont déplacées, du moins en Europe, de la définition du problème (le climatoscepticisme est devenu totalement marginal au sein de la classe politique et économique) à sa résolution (d'où l'abondance de "vert", "propre", "durable" employés à tort et à travers, et la confusion permanente entre 1 et 1000).
Le même Jean-Baptiste Fressoz de rajouter que "La transition n'a pas eu lieu, elle n'a pas même pas commencé". "(...) La tâche qui nous attend est complètement inouïe."
Résumons de manière un peu directe : pour le moment nous n'agissons pas (encore ?) de manière significative, nous tentons essentiellement de nous rassurer.