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2023-02-19 11:56:01 +01:00

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2021-10-11T06:26:49 6853214275159306240 https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_climat-la-chine-relance-sa-production-de-activity-6853214275159306240-SmF1 CHANGE_ME 556

Représentant 35% de la production électrique mondiale en 2020, le charbon n'est malheureusement pas mort demain matin. Il a beau émettre 150 fois plus de CO2 par kWh électrique que le nucléaire, ou 2,5 fois plus que le gaz, il continue d'être une énergie "d'avenir" pour de nombreux pays qui continuent de construire des centrales utilisant ce combustible.

Il y a plusieurs raisons à cela : son extraction est assez peu onéreuse, et la technologie pour en faire de l'électricité bien maîtrisée. Le transport est l'étape qui peut être limitante car le charbon est un pondéreux solide, mais dès lors que la centrale est sur le carreau de la mine, ou bien accessible par voie d'eau, ce point cesse d'être limitant.

Cela explique pourquoi il n'existe pas un pays ayant des réserves domestiques de charbon significatives qui se soit abstenu de l'utiliser pour son électricité. La décrue de ce combustible est toujours allée avec un épuisement des mines (Europe) ou une alternative domestique moins chère (gaz aux USA ; hydroélectricité en Norvège...). Les anglais ont "basculé" notamment parce qu'ils n'avaient plus de charbon domestique (leur pic de production date de 1914 !) et qu'ils étaient producteurs de gaz.

Par ailleurs, dans tous les pays du monde, la production électrique est une composante indispensable de la production économique, considérée comme le premier objectif sociétal à atteindre. Il ne va donc pas être si simple de s'en débarrasser.

Il ne va en particulier pas être simple de le remplacer par des ENR et du stockage, comme le rappelle cet article (en anglais) qui montre que tous les pays qui s'engagent dans cette voie avancent plus lentement que "prévu", mais pour des raisons qui étaient malheureusement pas si difficiles que cela à identifier dès le départ : https://lnkd.in/e4u3iWCs

La presse ne devrait-elle pas demander plus souvent aux opposants au nucléaire s'ils acceptent d'être pour partie à l'origine d'un rythme trop lent de "sortie du charbon" ? Car en jouant ce rôle d'alliés objectifs du charbon, ou même du gaz, ils seront hélas comptables d'une partie des malheurs du monde dus à la dérive climatique. Ca mérite à tout le moins de soulever le sujet.