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2021-10-07T06:37:09 | 6851767322013650946 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_comment-la-crise-%C3%A9nerg%C3%A9tique-mondiale-donne-activity-6851767322013650946-HozW | CHANGE_ME 565 |
Les combustibles fossiles utilisés par les machines qui ont fait la civilisation industrielle, dont les centrales électriques, se composent de pétrole, gaz et charbon. Le pétrole est peu utilisé pour l'électricité (quelques % de la production mondiale), mais ce n'est pas le cas du gaz (environ 25% de la production mondiale) et du charbon (environ 35%).
L'essentiel des centrales fossiles dans le monde ont un facteur de charge bien inférieur à 100%, souvent plus proche de 50% (sauf les centrales à lignite, qui elles tournent généralement à pleine capacité en permanence). Dès lors qu'un pays possède à la fois du gaz et du charbon dans son parc de centrales (cas de l'Allemagne par exemple), alors, en fonction du prix de chaque combustible, et éventuellement du prix du CO2 là où il existe, les électriciens arbitrent entre ces deux modes.
Dernièrement, le prix du gaz a beaucoup augmenté. Par effet d'entraînement, la consommation de charbon repart à la hausse, puisque c'est le combustible "de report" si le gaz devient trop cher. Et, toujours par effet d'entraînement, le prix du charbon aussi.
Il faut y ajouter que ces dernières années la production chinoise (la Chine utilise à peu près a moitié du charbon mondial) a baissé (difficile d'en connaître la raison "comme ca", toutes les explications circulant entre le "peak charbon" qui approche et la volonté du pays de diminuer sa consommation à cause de la pollution), et que les importations de ce pays sont proches de leur plus haut historique.
A production électrique identique, le charbon est 2 à 3 fois plus émissif que le gaz, et 100 fois plus émissif que le nucléaire (la comparaison avec l'éolien et le solaire est plus difficile, car il est explicitement dit par RTE que l'on ne peut pas comparer "comme ca" un mode pilotable et un mode non pilotable, qui ne rendent pas le même service). Il est par ailleurs le plus destructeur pour l'environnement, de loin (https://lnkd.in/ghDXmyh ).
Voir un report sur le charbon - qui est abondant - fait malheureusement partie des choses "normales" si on laisse les prix de marché gérer le manque de pétrole (qui va s'accentuer dans les années à venir, voir https://lnkd.in/dW3FREk ) ou de gaz (qui est "structurel" dans les pays importateurs d'Asie). Pour éviter cela, il faut piloter la décarbonation de manière volontaire et planifiée.