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date: '2021-10-01T07:01:13'
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li-id: 6849599052603002880
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_pouvoir-dachat-jean-castex-bloque-le-prix-activity-6849599052603002880-m-3o
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title: CHANGE_ME 579
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Au secours, le prix du gaz augmente ! Peut-on se dire que c'est juste la faute à pas de chance ?
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Le gaz, tout le monde en veut, en particulier dans la production électrique, car il est deux à trois fois moins émissif que le charbon. En Europe, les allemands veulent remplacer leur charbon et leur nucléaire par un ensemble ENR+gaz, les italiens s'y sont mis après Tchernobyl, les espagnols au moment du développement conjoint de l'éolien et du gaz, les belges veulent s'y mettre en remplacement du nucléaire... et les français aussi depuis que Hollande a dit que le nucléaire c'était pas terrible.
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Dans le même temps, la Chine importe de plus en plus, et les japonais sont au-dessus de leur niveau de 2011 (merci Fukushima). Ce combustible, quoi que fossile jouit d'une image "sympathique", entretenue avec succès par ses vendeurs (au moins en Europe).
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Avec une demande sans cesse croissante, il n'est donc pas très étonnant qu'un jour ou l'autre - dès que l'offre ne suit pas, ce qui est juste une question de temps avec une ressource qui, comme pour le pétrole, ne sera pas extraite en quantités indéfiniment croissantes - les prix fassent un petit tour vers le haut. Le marché du GNL est mondial, et nous sommes en compétition avec les pays d'Asie qui sont prêts à le payer cher.
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Il y aurait eu un moyen d'éviter partiellement une trop grosse facture pour le pays : mettre en place, il y a longtemps, des politiques publiques un peu volontaristes pour utiliser moins de gaz.
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La version "libérale", c'est de taxer le carbone, auquel cas le prix pour le consommateur augmente, mais l'argent prélevé reste dans le pays consommateur, qui n'est pas appauvri. Ce produit de la fiscalité peut être utilisé pour faire des hôpitaux ou subventionner de l'isolation ou des pompes à chaleur. A contrario, une hausse du prix de marché envoie l'argent dans les poches du producteur, et donc appauvrit le pays.
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Refuser la taxe pour attendre sagement la hausse du prix de marché est donc la mauvaise option. Par contre, se contenter de taxer ne dit pas au consommateur ce qu'il faut faire : isoler ? Passer à la pompe à chaleur ? Baisser le thermostat ? Augmenter le nombre de personnes dans le logement pour diminuer la facture par personne ? Souvent le consommateur n'a pas les moyens de faire de savants calculs pour prendre la meilleure option, et il faut attendre que l'offre le fasse pour lui.
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La version plus encadrée est de réglementer, par exemple en obligeant au remplacement des chaudières gaz en fin de vie par des pompes à chaleur. A ce moment on reste avec un prix de marché, mais la demande baisse. Cela permet de baisser la facture globale du pays, mais pas celle des consommateurs qui sont toujours au gaz.
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La plus mauvaise manière de gérer le problème, c'est de toute façon ce que nous faisons en ce moment : ne rien avoir anticipé (alors que c'était possible), et gérer comme on peut la crise quand elle arrive. Peut-on espérer qu'un jour il en soit autrement ? |