jancovici-updates/true_content/posts/2022/03/change-me-332.md
2023-02-19 11:56:01 +01:00

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title: CHANGE_ME 332
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Plus de 200 pages d'analyses : c'est ce qu'ont réalisé Les Shifters, l'association des personnes "cousine" du Shift Project, pour évaluer l'angle climat des programmes des candidat(e)s aux présidentielles.
Pour cela, les programmes publiés ont été confrontés à la stratégie nationale bas carbone, et, pour un certain nombre de secteurs (transports, agriculture, bâtiment, forêt, industrie, énergie, déchets) ou d'axes transverses (notamment formation/reconversion), les Shifters ont regardé les mesures proposées.
On peut ainsi voir qui affiche une intention sans mesure précise, qui propose une mesure mais sans quantification, qui propose une mesure quantifiée et calendée (là ca devient une exception plus que la règle), qui compte dans quelles proportions sur la technologie et la sobriété, qui propose de procéder par obligation et qui par incitation, etc.
A ce stade, ce qui n'a pas été fait de manière systématique a été de jauger de la compatibilité des mesures proposées avec le reste des promesses du même ou de la même candidat(e). Parfois, une contradiction "évidente" a néanmoins été relevée. Par exemple le RN affiche à la fois l'intention de décarboner les transports et une proposition de baisse de la fiscalité des carburants. En pareil cas il est fait remarquer que ces deux mesures sont antagonistes.
Globalement, aucun des programmes n'est totalement compatible avec le problème posé. Aucun ne prend complètement acte du fait que nous allons devoir gérer plus de problèmes avec moins de moyens. Aucun ne part du principe que nous allons devoir gérer un monde de plus en plus volatil (l'enchainement baisse de l'énergie -> baisse de la production -> baisse de nos moyens matériels d'action est très peu pris en compte par exemple).
Souvent les orientations restent au stade des déclarations mais il n'y a pas de plan précis. Par exemple "réindustrialiser la France", avancé par de nombreux candidats, ne précise pas souvent s'il s'agit des engrais ou des machines à laver, des vêtements ou des meubles, de la métallurgie ou des scanners. Etc.
Bref, si la nécessité d'une décarbonation commence à être largement partagée, les implications économiques de la décrue fossile sont beaucoup moins bien comprises, et la vision d'ensemble - et surtout l'aspect opérationnel - reste globalement en deçà de qui serait pertinent pour avancer à la bonne vitesse.
Il n'en reste pas moins possible de classer les candidat(e)s au regard de ce critère, en regardant combien de cases coche chacun(e), ce qui est quand même une indication de la quantité de travail qui a pris place au sein de chaque formation. Comme cet exercice ne pondère pas les cases cochées (chacun(e) décidera si c'est plus important de cocher la case énergie ou transports que agriculture ou logement), nous n'en tirons évidemment pas de consignes de vote. Mais nous espérons que cet exercice sera utile pour éclairer les choix et ce qu'il reste de débat d'ici au premier tour.