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2022-03-24T19:20:31 | 6912840591156342784 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_belgique-le-nucl%C3%A9aire-joue-la-prolongation-activity-6912840591156342784-uGo4 | CHANGE_ME 339 |
La Belgique vient de repousser de 10 ans la fermeture de 2 réacteurs nucléaires, fermeture qui était prévue pour 2025, en conséquence directe de la "crise du gaz russe".
Il faut évidemment se réjouir de cette décision, qui conduira à des économies directes d'émissions de CO2 alors même que le monde vient de connaître en 2021 un effacement total du "creux" de 2020 en ce qui concerne les émissions de CO2 (voir article de Sylvestre Huet à ce sujet : https://lnkd.in/ddwqQFsG ).
Dans le même esprit, on note que, dans le programme présidentiel des Verts français, il n'est désormais plus question de fermeture anticipée des réacteurs en service (alors qu'initialement il était question d'une sortie complète du nucléaire le plus vite possible).
Pourquoi certains politiques deviennent-ils moins hostiles à l'atome désormais ? Pour une raison assez simple : parce que l'avis de la population évolue. Ce n'est pas "les faits" qui les conduisent à changer d'avis (sinon ce serait fait depuis longtemps !) : c'est l'opinion.
Et c'est probablement pour cette même raison que l'Allemagne, elle, reste sur sa position historique en ce qui concerne cette source d'électricité. La population y évolue probablement moins vite en faveur de cette modalité de production qu'ailleurs.
Comme le soulignait un post récent de Maxence Cordiez, cela place les Verts allemands, à la fois contre le nucléaire civil mais aussi pour la paix, dans une situation désormais schizophrénique : le refus du nucléaire pour le choix du gaz (la puissance électrique installée au gaz a augmenté de 50% en 20 ans : https://lnkd.in/dshZdp7X ) conduit aujourd'hui à plus financer l'effort de guerre de Poutine que si le choix inverse avait été fait.
A plus long terme, cette position conduira à une autre schizophrénie : on se rendra compte que le refus du nucléaire a contribué à conserver plus de combustibles fossiles dans la production électrique, ce qui crée plus de changement climatique et détruit plus de biodiversité.
Mais ce changement, quand il survient, ne permet pour autant pas de se débarrasser de l'existant fossile à bref délai : redevenir favorable à la construction de centrales nucléaires ne fait sentir ses effets que 15 à 30 ans plus tard... à condition d'être ensuite déterminé et constant sur cette durée.