jancovici-updates/true_content/posts/2022/03/change-me-340.md
2023-02-19 11:56:01 +01:00

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date: '2022-03-23T19:00:00'
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title: CHANGE_ME 340
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510 pages : c'est ce qu'il a fallu à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, pour préciser les obligations auxquelles les entreprises cotées aux USA vont devoir satisfaire en matière de transparence sur leurs risques climat, de transition et physiques.
"Risque" : le mot est prononcé. Jusqu'à maintenant, la publication d'informations sur les émissions était généralement vue comme relevant de la "responsabilité sociale et environnementale" des entreprises.
En pratique cela veut donc dire que cela relève du supplément d'âme, de la bonne volonté, et du reste pour le moment ces publications sont régies par des recommandations (comme la TCFD ou même l'article 173 - qui permet assez facilement de donner le change - et non par des obligations dures.
Mais, aux USA, parler de risque pour l'actionnaire, c'est regarder la possible dépréciation de son patrimoine, et par ailleurs l'actionnaire est souvent un (futur) retraité. C'est donc un sujet avec lequel on ne plaisante pas.
A supposer que le périmètre des obligations soit bon (ne pas se limiter aux émissions directes, ne pas autoriser la compensation avant publication, etc), ce que je confesse ne pas avoir encore regardé, le fait de voir les émissions comme un facteur de risque sur la valeur patrimoniale serait un levier plus puissant que la RSE pour faire remonter le sujet du climat d'un cran ou deux dans la hiérarchie des entreprises.
Si on parle de risque pour l'actionnaire, on parle en effet possiblement de procès, de désinvestissement et d'abaissement de la note de crédit, et d'autres bricoles de ce genre qui permettront d'avoir l'oreille du dirigeant.
Cette publication de la SEC illustre aussi une chose essentielle : l'Europe ne doit pas avoir peur d'innover. Il arrive que cela conduise d'autres pays à suivre.