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2022-03-14T08:18:36 | 6909050138086793216 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_lex%C3%A9cutif-d%C3%A9gaine-une-subvention-publique-activity-6909050138086793216-SuM1 | CHANGE_ME 351 |
En période de temps calme, il n'était pas question de monter le prix des carburants, "pas tolérable pour la population". Arrive une montée des prix qui vient d'un phénomène indépendant de notre volonté, et alors... on les subventionne. Rappelons que cela signifie explicitement subventionner les producteurs (étrangers) de pétrole et de gaz (alors qu'on ne veut pas payer la guerre de Poutine !).
Evidemment que cette hausse fait du mal à certains portefeuilles. Mais le signal envoyé par cette subvention est le plus mauvais qui soit. Il dit que ce qui se passe n'est qu'un accident et que derrière il n'y aura plus de problème. Mais il se trouve que le problème ne fait que commencer, climat ou pas. Rystad Energy vient de réviser à la baisse ses perspectives de production de pétrole russe (embargo ou pas) qui aurait alors passé son pic en 2019.
La Mer du Nord décline, comme l'ensemble du continent africain. Les producteurs américains de shale oil ne semblent pas vouloir (pouvoir ?) en faire beaucoup plus. Bref nous entrons de manière accélérée dans la tendance baissière sur le pétrole, et s'organiser correctement ne passe pas avant tout par des subventions décidées "dans la panique".
Cette incompréhension de la contrainte n'est pas le propre du camp en place. A l'instant Anne Hidalgo se faisait cuisiner (pour une fois de manière assez pertinente !) sur France Info sur ce sujet du prix de l'énergie. Propositions de la candidate :
- proposition d'un embargo sur gaz et pétrole russes immédiats (rappel : 30% du pétrole et 40% du gaz consommés en Europe) tout en expliquant que le gouvernement subventionnerait les prix autant que nécessaire.
- baisser la TVA sur l'essence
- se fournir en gaz de roche mère auprès des USA
Bref la représentante du PS (allié historiquement aux Verts) prône l'exact inverse de ce qu'il faut faire en pareil cas (surtout ne pas baisser le prix de l'énergie mais éventuellement aider autrement), mais qui "ne contredit en rien ce qu'il faut faire pour sortir des énergies fossiles" (sic).
Au passage elle tacle Macron qui "n'a pas fait ce qu'il fallait pour développer les énergies renouvelables" (comme si les éoliennes et panneaux solaires auraient remplacé des chaudières à gaz et des voitures à pétrole). Elle oublie un peu vite que Hollande - donc son propre camp - a fait ce qu'il pouvait pour favoriser le gaz :) (étiquette énergie "pro-gaz" dans le logement ; objectif de baisse du nucléaire).
Loin de moi l'idée qu'il s'agisse d'une préférence exprimée pour un camp plutôt qu'un autre. Il s'agit plutôt de souligner que l'impréparation à une situation qui n'était pourtant qu'une question de temps (un problème d'approvisionnement en combustibles fossiles qui allait potentiellement faire grimper les prix au plafond) est généralisée parmi les candidat(e)s. Peut-être qu'il est enfin temps que le personnel politique comprenne ce qu'est une limite physique, et tienne à la population un discours adulte en conséquence ?