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date: '2022-04-14T06:52:23'
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li-id: 6920262461803655169
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title: CHANGE_ME 314
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Est-ce une petite overdose de méthode Coué, ou une fine analyse de ce qui s'est déroulé dans notre pays depuis quelques mois ? Dans une tribune parue hier dans Les Echos, Gaspard Koenig se réjouit du score très bas de Yannick Jadot au premier tour avec un argument qui ne manque pas d'intérêt... s'il est avéré :).
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Son point est de dire que le destin des Verts est de disparaître parce que l'environnement sera devenu un thème "ordinaire" pour les autres partis politiques, ce qui signifie que nous sommes précisément au moment où la société toute entière souhaite que l'on s'en empare. Et il considère que nous y sommes.
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Incidemment, The Shift Project est aussi concerné par le même argument : le destin de cette association est bien de s'auto-dissoudre lorsque le problème climatique aura été réglé ! (bon, j'ai bien peur que ca ne soit pas pour demain matin...).
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Il se plaide donc qu'un parti dont l'objet est "juste" un aspect de notre vie en commun soit encore utile lorsque cet aspect est intégré par tous les autres.
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De fait, notre pays ne comporte pas de parti pour le droit à l'apprentissage de la lecture ou pour le droit d'être propriétaire : ces sujets là étant d'intérêt pour tout le monde, tous les partis s'en emparent. Les modalités changent, non la pertinence de l'objectif.
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Revenons donc à cette tribune : là où son auteur a probablement raison, c'est que l'environnement - et notamment la question climatique - devient un sujet "ordinaire" : une large fraction de la population attend clairement le monde politique sur la question, et tou(te)s les candidat(e)s ont évoqué le sujet, un peu ou beaucoup.
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Par contre, aucun(e) ne lui a donné la place qu'il mérite, à savoir celle d'un sujet qui conditionne tout le reste (trop souvent aidés par des media qui soit ne l'ont pas compris, soit ne veulent pas le dire). C'est par ailleurs un pari audacieux de proposer de produire plus ou même autant dans un monde avec moins de ressources, ce qui était plus ou moins implicite dans tous les programmes du 1er tour.
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De fait, avoir plus de redistribution dans un monde qui produit "beaucoup plus proprement" - donc moins - est une variante de la croissance verte, et a donc autant de chances de se produire que cette dernière.
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L'auteur de la tribune a bien vu cette difficulté. Il ne compte pas sur le politique pour la résoudre, mais... sur nous tou(te)s. Il nous appelle à revisiter la notion de liberté qui "[ne doit pas être] la possibilité d'étendre son pouvoir sur le monde, mais d'accroître son pouvoir sur soi, pour devenir aussi indépendant que possible des circonstances extérieures". Pouvons nous désirer la sobriété en devenant tous stoïciens ?
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Ce qui est certain, c'est qu'en démocratie "tranquille" le pouvoir élu ne sera pas plus courageux que ses électeurs, et en plus il l'est toujours avec 3 à 5 ans de retard. Seule une crise, ou une profonde modification de la hiérarchie des valeurs des électeurs peut changer la donne. Koenig appelle à la seconde option. |