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2022-06-23T06:40:59 | 6945626743768559616 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_crise-du-gaz-lallemagne-va-recourir-davantage-activity-6945626743768559616-8DvE | CHANGE_ME 235 |
Lorsque les allemands ont pris la décision de fermer prématurément leurs centrales nucléaires, en le remplaçant "transitoirement" par du gaz, "il n'était pas prévu" que le tuyau de gaz en provenance de Russie soit indisponible.
Résultat des courses : la dépendance au charbon va remonter, ce qui est antagoniste avec l'objectif climatique de l'Europe (ce qui n'empêchera pas la classe politique de dire que cela ne pose aucun problème puisque c'est temporaire !).
L'enseignement à en tirer est assez clair : pour le moment, les plans de "transition" n'intègrent pas le risque d'indisponibilité d'un élément de la solution envisagée pour un avenir radieux. Cette indisponibilité peut relever :
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d'un défaut physique d'une ressource importée (exemples : pas assez de gaz importé, ou pas assez de panneaux solaires importés)
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d'un défaut physique parce que le dispositif qui n'existe pas encore et sur lequel on fait un pari n'est en fait pas disponible à temps (voire pas du tout) (exemples : pas de moyen de stockage à large échelle via le gaz, ou pas d'hydrogène décarboné à large échelle).
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d'un dysfonctionnement sur une ressource existante (exemples : arrêt de tranches nucléaires pour maintenance "quand ca n'est pas le moment" - cas post covid - ou pour problèmes techniques, défaut d'eau dans les barrages - cas du Brésil : https://reut.rs/3HJdo6f, etc)
L'énergie est le sang du monde moderne. Tout en dépend, et notamment le sacro-saint PIB. De ce fait, faire un pari sur la comète en ce qui concerne la disponibilité de l'énergie (pas juste électrique) est faire un pari sur la comète pour le pouvoir d'achat, les retraites (tout petit lien avec l'actualité politique à l'attention de tous les nouveaux députés :) ), le tourisme, les ephad, la disponibilité de la nourriture, et j'en passeIl est temps que le débat sur le futur énergétique retrouve la place qu'il n'aurait jamais du perdre : celle d'un débat central, fait par des gens informés, et conscients que tout le reste en dépend.
Le/la premier(e) ministre devrait être avant tout un(e) ministre comprenant les ressources physiques ou "réelles" (dont le vivant fait partie). Une anecdote parmi d'autres : pas plus tard que la semaine dernière j'ai pu constater que le nouvel exécutif ne sait jours pas ce qui va se passer sur le pétrole dans le monde (https://bit.ly/3uj3Vx5)...
Si nous voulons éviter que les législatives de la semaine dernière ne soient qu'un avant-gout d'un désordre bien plus prononcé à venir, il est temps que cela cesse et que nous soyons collectivement capables de comprendre la réalité physique, puis de la regarder en face.
L'initiative de formation des nouveaux députés est bien sur louable. Mais il faut bien plus de 20 minutes pour comprendre que l'indicateur économique conventionnel ne contient pas les informations qui permettent de deviner son évolution future. J'avais évoqué 20 heures : c'est vraiment le minimum pour éviter de foncer tête baissée vers des impasses.