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2022-06-04T15:29:45 | 6938874443586785280 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_crise-alimentaire-le-prix-des-c%C3%A9r%C3%A9ales-activity-6938874443586785280-pLZS | CHANGE_ME 257 |
Elle a fait un peu moins de couverture médiatique récemment que le divorce de Johnny Depp, mais l'inflation alimentaire continue son petit bonhomme de chemin. L'index des prix publié par la FAO montre que ces derniers sont au plus haut depuis... 1961 en monnaie constante : https://lnkd.in/eVYxYPQy
Certes les revenus ont augmenté entre-temps, mais il n'empêche que sur les années qui viennent de s'écouler les prix de l'alimentation ont augmenté bien plus vite : ils ont pris 80% depuis le début 2019.
Une partie de cette hausse est due à la hausse des prix de l'énergie. Le gaz sert en effet à fabriquer les engrais azotés, et le pétrole à transporter les denrées. La hausse de ce dernier (https://lnkd.in/eRyvuUFt ) a été un peu amplifiée par la guerre en Ukraine, mais le mouvement date d'avant (fin 2020), en lien direct avec le covid qui a conduit à de moindres investissements dans le secteur pétrolier.
Le gaz a aussi commencé à augmenter - dans le sillage du pétrole - en 2020, et la guerre en Ukraine a "simplement" accéléré le mouvement.
Une autre partie de la hausse du prix de la nourriture est bien sur due à l'absence d'une partie du blé ukrainien (5è exportateur mondial en temps normal) et à la logistique compliquée pour le blé russe (1er exportateur mondial) à l'export. L'absence du blé ukrainien va se prolonger puisque ce pays ne peut pas mener une activité agricole normale actuellement à cause du conflit.
Enfin la sécheresse qui augmente de manière chronique un peu partout dans le monde impacte négativement les récoltes. C'est par exemple le cas au Maroc (7è importateur mondial) qui fait face à une sécheresse historique qui pourrait diviser sa production par plus de 2 (https://lnkd.in/eUqAcaBf), ou en Somalie, elle aussi affectée par la sécheresse : https://lnkd.in/echyUNFH
En Europe, nous avons un moyen de contribuer à alléger le fardeau sans torpiller nos ambitions environnementales : diminuer aussi vite que possible la consommation des véhicules qui circulent (ce qui passe par moins de km en voiture, et des voitures qui consomment moins, soit par construction, soit par limitation de vitesse) pour ne plus avoir besoin de consacrer aux agrocaburants une partie de nos surfaces cultivables. Estomacs ou réservoirs : malheureusement nous avons déjà partiellement choisi les seconds.