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2023-02-19 11:56:01 +01:00

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2022-07-06T05:51:46 6950325399868342272 https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_why-is-amsterdams-schiphol-airport-limiting-activity-6950325399868342272-lXSW CHANGE_ME 219

Pour prendre sa part dans une décrue des émissions planétaires permettant de limiter le réchauffement climatique à 2°C, le secteur aérien doit accepter une diminution du trafic, même en étant très optimiste sur les avancées techniques qui seront réalisées à l'avenir.

C'était une des conclusions du rapport "voler en 2050" que The Shift Project a publié il y a un peu plus d'un an en collaboration avec le collectif AÉRO DÉCARBO, un collectif d'ingénieurs du secteur engagés pour la cause climatique (https://lnkd.in/d3h_4QA). Parmi les conclusions il en figurait une intéressante : plus la décision de baisser le trafic serait tardive, plus les conséquences sur l'emploi du secteur seraient importantes.

Pour obtenir cette baisse, la mesure qui est la plus souvent imaginée est de taxer le kérosène. Mais The Shift Project a imaginé une autre possibilité : établir des quotas décroissants sur les mouvements d'avions dans les aéroports. Cette dernière mesure est à la main des états, qui peuvent le faire sans réviser le moindre traité (alors que la taxation du carburant demande probablement de le faire).

La preuve que cela est possible ? L'aéroport d'Amsterdam-Schipol vient de le faire, en limitant les mouvements à un niveau inférieur de 11% à celui pré-covid. Certes la décision gouvernementale ne mentionne pas les émissions de CO2 (https://lnkd.in/e2JBYV8Y ). Mais elle prouve qu'il est politiquement et techniquement possible de suivre cette voie d'un plafond sur les décollages et atterrissages (en fait le quota sur les décollages suffit !).

Puisque la transition est officiellement notre grande affaire, et que les chiffres montrent que l'on ne pourra pas faire l'économie d'une baisse du trafic pour avoir une aviation "compatible Accord de Paris", il serait de bon ton de mettre cette mesure en vigueur en France aussi. De toute façon la décrue amorcée du pétrole en Europe va nous forcer à arbitrer de manière croissante les combustibles liquides restants entre avions et voitures...