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date: '2022-12-05T18:46:07'
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li-id: 7005603227807186944
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li-url: https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_electricit%C3%A9-le-gouvernement-pr%C3%A9pare-les-activity-7005603227807186944-WEjO
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title: CHANGE_ME 69
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Il aura fallu la menace de délestages en janvier pour que le pays se rappelle que toute notre société moderne repose sur l'électricité. De fait, sans électricité, comment faire pour passer un coup de fil, accueillir les élèves à l'école, conserver le lait au frais, maintenir une ligne de production, faire un retrait d'argent ou un virement, monter dans l'ascenseur, travailler n'importe où après la tombée du jour ou dans un local sans fenêtres, faire ses courses dans une grande surface (qui a besoin de lumière car il s'agit généralement d'un local borgne, et besoin de caisses enregistreuses), s'informer, ou faire avancer un train ? Il faut des électrons pour tout et partout aujourd'hui, y compris... pour apprendre qu'il n'y en aura peut-être pas demain !
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Ce qui se discute actuellement, cependant, n'est pas comparable à ce qui se passe dans Ravage de Barjavel (un roman basé sur la disparition instantanée de l'électricité dans une civilisation "avancée", avec retour à la barbarie) : il est juste question de possibles délestages de 2 heures, avec un seul délestage par client pour l'ensemble de l'hiver.
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Mais à quelque chose malheur est bon : espérons que cet épisode, qui nous fait toucher du doigt que le risque d'un défaut d'électricité par manque de moyens de production est possible, va nous inciter (et inciter les politiques) à consacrer plus de temps et d'intelligence à bien peser les risques dans le choix d'un scénario électrique pour l'avenir.
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Actuellement, nous voyons un peu la trace des choix faits dans le passé (pas que, il y a aussi le nucléaire en réparation ou maintenance en France) : capacités nucléaires délibérément abandonnées (Allemagne, en Belgique et en France), moindre disponibilité du gaz qui devait "assurer la transition", modes intermittents qui ne sont pas complétés par du stockage.
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La conséquence est "juste" un recours accru au charbon alors que le plan était de s'en passer (les émissions instantanées de l'électricité sont assez élevées à l'heure où je tape ces lignes : https://lnkd.in/eRvA7w-a ), et éventuellement un risque de quelques coupures courtes.
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Mais le système peut parfaitement devenir bien plus instable. Il suffit pour cela qu'il y ait de moins en moins de gaz à l'avenir (rendez vous demain soir pour le savoir ! https://bit.ly/3h23tja ), pas plus de nucléaire (ce qui sera le cas pour les 10 à 15 ans à venir), pas beaucoup de capacités de stockage saisonnier (sans lesquels une hausse de l'éolien et du solaire ne contribuent que très peu à la sécurité d'approvisionnement), et pas plus - voire moins - de charbon.
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Dans nos débats sur l'avenir électrique, nous avons souvent considéré que le risque majeur était celui lié à un mode de production (le nucléaire). En fait, il est d'abord de se retrouver avec un système sur lequel on ne peut plus compter en toutes circonstances. En pareil cas il n'y a plus de sortie facile à brève échéance. |