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2023-01-15T10:14:03 | 7020332265222103041 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_pourquoi-le-groupe-sud-ouest-sengage-face-activity-7020332265222103041-2RL5 | CHANGE_ME 30 |
Après The Guardian, qui est probablement le "grand" media européen qui a ouvert la voie, en proposant une rubrique "crise climatique" (https://lnkd.in/e8q7-6rG ) accessible dès la homepage, et après Radio France qui a pris l'engagement de former l'ensemble de sa rédaction aux enjeux climatiques, c'est au tour du groupe Sud-Ouest de publier une charte dans laquelle il affirme "Les éditeurs du Groupe Sud Ouest s’engagent à inscrire les enjeux climatiques et environnementaux au cœur de leur production éditoriale, en organisant des espaces de prise de parole et d’échange constructifs, en documentant les enjeux locaux et en mettant en relief les connaissances scientifiques, avec rigueur, objectivité et indépendance".
Suivent 15 engagements, qui incluent la mise en place d'un conseil scientifique, la formation de la rédaction, la mise en place d'un bilan carbone et d'actions de sobriété (y compris numérique), l'origine du papier, ou encore le contenu publicitaire.
En lisant attentivement cette charte, on comprend évidemment que le Diable sera dans les détails, et en particulier dans l'ambition effective associée à chacune des actions. On peut faire un bilan carbone et agir ensuite pour faire baisser ses émissions de 1% par an, de 5% par an, ou... les faire croître "moins que plus", en visant juste une baisse par exemplaire imprimé ou diffusé sur le serveur, tout en ayant un plan d'augmentation de la diffusion !
Sur la publicité, là aussi toutes les nuances de gris sont possibles : Sud Ouest dit vouloir proposer des espaces gratuits aux associations, mais on peut imaginer des systèmes plus dissuasifs pour la promotion de produits ou services lorsqu'ils vont avec des pressions plus importantes sur l'environnement.
Avoir un encart pour promouvoir l'avion, une voiture, un mode de commerce ou des produits alimentaires "élevés en carbone" couterait donc plus cher que la promotion du marché du coin, des vélos ou des livres.
Pour la formation, là aussi il y a un monde entre la demi-heure que le gouvernement a royalement accordée au climat et les 150 heures minimum qui sont préconisées pour les étudiants du supérieur par The Shift Project.
Il faut donc voir cette charte comme un premier pas éminemment bienvenu. Ce qu'il en adviendra ensuite dans les faits dépendra essentiellement des personnes qui vont la mettre en oeuvre (à commencer par le patron !), de l'accueil qui lui sera fait en interne et de la pression que mettront les salariés, et évidemment de la réponse du lectorat, puisqu'un média privé reste une entreprise commerciale qui a du mal à agir si cela fait fuir les gens qui consomment l'information.
Pour favoriser le fait que toutes les "parties prenantes" soutiennent l'évolution, il sera utile d'avoir un système d'indicateurs adéquats et de régulièrement en rendre compte. Ca ne devrait pas faire peur à des journalistes : c'est de l'information !