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| 2021-06-26T08:23:36 | 6814468160759070720 | https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_mind-boggling-heatwave-breaks-records-in-activity-6814468160759070720-zkHZ | CHANGE_ME 723 |
Faut-il dire "trop tard, trop peu", ou bien "enfin" ?
Le Financial Times (la "bible" du capitalisme pur et dur, donc) se fait l'écho d'une vague de chaleur sans précédent qui concerne tout l'ouest du continent nord-américain. Le ton n'est pas férocement alarmiste, mais par contre il n'y a pas l'ombre d'un commentaire "climatosceptique" dans le texte, alors qu'une partie des lecteurs doit probablement appartenir à ce courant de pensée (non parce que c'est fondé, mais parce que "si c'est vrai" alors cela justifie des mesures qui seront contraires à leurs intérêts de court terme, voir https://lnkd.in/da8NZpc ).
Les partisans du "enfin" se diront que ce genre d'article secoue utilement un lectorat qui a par ailleurs "la main sur les manettes", car il s'agit de décideurs économiques qui peuvent soit agir, soit accepter les obligations collectives qui limiteront leur capacité d'action.
Les partisans du "trop tard, trop peu" se diront que, compte tenu de l'inertie du système climatique, qui fait que de toute façon la dérive des 30 prochaines années est indépendante de nos émissions, la Californie (et d'autres régions du monde) est déjà pour partie "fichue" : la sécheresse va augmenter de toute façon, une partie des forêts et des écosystèmes va mourir de toute façon, la production agricole va baisser de toute façon, et le stress de la population va augmenter de toute façon.
Les deux ont raison. Il faut d'urgence commencer à faire ce que l'on peut pour prévenir les dégâts d'une modification climatique qui va fortement s'amplifier à l'avenir de toute façon (ca concerne toutes nos activités, et est pour le moment dramatiquement absent de tous les plans de "relance" des économies occidentales alors qu'il va falloir y mettre un morceau significatif du PIB), et en même temps - si cette expression peut encore être utilisée :) - commencer d'urgence à réorganiser le fonctionnement de l'ensemble de la société pour baisser les émissions. Si cet article du FT peut pousser dans ces deux directions, il est bienvenu.